Favoriser un dépistage précoce

Un cancer du sein détecté tôt a de meilleures chances de guérison :

Les cancers du sein dépistés tôt sont généralement de stade précoce ; ils nécessitent des traitements moins agressifs que les cancers plus avancés.

  • Certains tests de dépistage permettent de découvrir un cancer alors qu’il est encore au stade précancéreux. Il peut ainsi être traité avant de devenir cancéreux.
  • La moitié des tumeurs découvertes par dépistage précoce mesurent moins de 2 cm. 
  • Comme le cancer est pris en charge rapidement, il a moins le temps de se propager et est plus facile à traiter. 
  • Les cancers du sein avancés sont traités de façon plus agressive et à plus long terme. 
  • La détection précoce permet, dans certains cas, d’éviter la chimiothérapie.

De nombreuses femmes sont aujourd’hui en vie parce que le cancer a été détecté précocement. 

  • Pour un cancer du sein traité à un stade précoce, la survie à 5 ans est de 99 %.
  • Dans les 20 dernières années, le Programme québécois de dépistage de cancer du sein (PQDCS) a permis d’éviter 7 décès sur 1000.
  • Le PQDCS vise à réduire le taux de mortalité dû au cancer du sein de 25 % chez les femmes de 50 à 69 ans. 

Des raisons convaincantes de pratiquer les tests de dépistage !

Toutes ces raisons expliquent l’importance de faire la mammographie de dépistage à chaque deux ans si vous êtes âgée de 50 à 69 ans et d’observer régulièrement l’aspect de vos seins. 

Votre médecin pourrait vous conseiller de faire des mammographies de dépistage avant 50 ans ou plus fréquemment si : 

  • Vous avez déjà eu un cancer du sein ;
  • Vous avez eu des biopsies qui ont détecté des modifications mammaires comme des cellules anormales non cancéreuses (hyperplasie atypique) ;
  • Vous avez des antécédents familiaux de cancer du sein, particulièrement si votre mère, une sœur ou une fille ont été diagnostiquées avant la ménopause ou s’il y a des mutations héréditaires des gènes BRCA1 ou BRCA2.

Des chercheurs s’affairent à trouver de nouvelles méthodes fiables et non invasives pour dépister précocement le cancer du sein.

Des biomarqueurs, soit des molécules indiquant une pathologie, sont à l’étude pour une détection précoce.

Des études évaluent la possibilité de détecter différents cancers à l’aide de prises de sang. Cette technique permettrait un dépistage simple et rapide.

Il faut savoir que, chez les patients atteints de cancer, des cellules cancéreuses peuvent se retrouver dans le sang. Plusieurs groupes de recherche tentent de mettre au point des techniques permettant de les détecter efficacement.

Une approche prometteuse s’appelle CancerSEEK. Elle consiste à détecter les cellules cancéreuses ainsi que l’ADN muté circulant dans le sang. Pour l’instant, le taux de prédiction moyen pour tous les cancers est de 82 % et il atteint seulement 33 % pour le cancer du sein. Les chercheurs travaillent encore à améliorer la sensibilité du test. En plus de découvrir le cancer à un stade précoce, cette méthode serait utile pour suivre l’évolution du cancer et adapter les traitements.

Cohen JD et coll. Detection and localization of surgically resectable cancers with a multi-analyte blood test. Science, publié en ligne le 18 janvier 2018.

Les cellules cancéreuses sécrètent des métabolites, des molécules organiques qui leur sont propres. Des chercheurs de Copenhague ont montré que des métabolites présents dans le sang peuvent prédire l’apparition d’un cancer de tout genre de 2 à 5 ans à l‘avance. Dans l’étude publiée en 2015 faite sur 800 femmes, l’analyse des métabolites a prédit l’apparition d’un cancer dans 80 % des cas. En comparaison, le taux de succès de la mammographie est de 75 %.

L’analyse des gènes pourrait être utilisée pour déterminer le niveau de risque de développer un cancer du sein. En effet, 180 mutations génétiques sont connues pour être reliées à une possibilité plus élevée de cancer du sein. Avoir une seule mutation augmente peu le risque ; c’est la combinaison de plusieurs mutations qui influence les probabilités. Les chercheurs travaillent à déterminer quels profils génétiques sont les plus à risque pour mettre en place de nouveaux tests de dépistage précoce. On estime que 10 fois plus de femmes à risque pourraient être ainsi identifiées et suivies de plus près pour s’assurer de détecter l’apparition d’un cancer à une phase et de le traiter rapidement. Il faut noter que la proportion de femmes à haut risque est faible, mais il reste important de les dépister tôt.

Le Centre de santé du sein de l’Hôpital d’Ottawa travaille à améliorer le diagnostic du cancer du sein à l’aide de la mammographie en trois dimensions. Cette technique améliorerait le dépistage précoce en permettant un examen plus approfondi des tissus. On estime que cette nouvelle technologie permettrait de découvrir 30 % de cancer de plus, en plus de diminuer le nombre de diagnostics faux positifs. Cette technique est actuellement à l’étude.

Quels sont les tests de diagnostic ?

À la suite de la détection d’une anomalie, des tests plus poussés seront faits pour confirmer ou infirmer le diagnostic du cancer du sein Si un cancer est trouvé, il sera analysé pour déterminer son statut et ses caractéristiques. 

Les outils diagnostic du cancer du sein

Voici les principaux examens autres que la mammographie de dépistage qui permettent d’établir un diagnostic précis de cancer du sein :

  • La prise de films radiologiques complémentaires : mammographies supplémentaires, permettant de mieux préciser la nature de la lésion, appelées la scintimammographie ;
  • L’échographie : examen utilisant les ultrasons, principalement pour déterminer s’il y a des kystes dans le sein ;
  • La biopsie non chirurgicale : prélèvement de cellules ou de tissus au moyen de différents modèles d’aiguilles ;
  • La biopsie chirurgicale : prélèvement par chirurgie d’une partie de la lésion ;• La biopsie sous guidage stéréotaxique : acte permettant de placer un fil dans une lésion non palpable, grâce à l’assistance d’un ordinateur. Ce fil sert de guide pour faire un prélèvement chirurgical à l’endroit très précis où se situe la lésion.

La mammographie de diagnostic est pratiquée chez les femmes à qui un signe, comme une masse ou des tissus mammaires anormaux, a déjà été détecté. Cette détection aura alors été faite par les femmes elles-mêmes, lors de leur observation des seins, par un médecin pendant un examen clinique des seins, ou encore par une mammographie de dépistage. Le test est alors plus approfondi et un peu plus long, permettant d’obtenir davantage de clichés mammaires, ceux-ci étant plus détaillés et pris de différents angles, que lors d’une mammographie de dépistage.

L’échographie mammaire projette des ondes sonores de haute fréquence sur les parties solides du corps, sans pouvoir les pénétrer. 

Les seins sains sont constitués seulement de parties molles ou liquides, alors que les tumeurs sont des masses solides qui sont révélées par l’échographie mammaire. Un médecin recommandera cet examen pour :

  • Examiner toute masse ou anomalie qu’un examen clinique des seins ou qu’une mammographie aurait détectée dans un sein ;
  • Déterminer si une tumeur est solide ou s’il s’agit d’un kyste rempli de liquide ;
  • Bien identifier la région du sein où se trouve le problème en vue de faire une biopsie.

Comment se déroule une échographie mammaire ? 

On peut passer ce test dans des cabinets de médecins, à la clinique, à l’hôpital ou en consultation externe. Selon le cas, il faut s’attendre à ce que cet examen dure de 15 à 30 minutes, parfois plus longtemps.

La femme s’allonge sur une table d’échographie, et un(e) technologue applique un gel lubrifiant sur la peau recouvrant la région à examiner et qui améliore la transmission des ondes sonores. Puis, un professionnel de la santé fait glisser directement sur la peau un transducteur, qui est une sonde semblable à un microphone. Les ondes sonores de haute fréquence qu’émet alors le transducteur sont réfléchies en échos, qu’un ordinateur analyse pour produire ensuite des images sur un écran.

En général, une femme peut reprendre ses activités normales après une échographie mammaire puisque ce test ne nécessite pas d’anesthésie et ne génère aucun effet secondaire ni douleur.

En plus de l’échographie mammaire, d’autres techniques permettent d’obtenir une image de la tumeur au sein et des indications sur son évolution, afin de notamment savoir si le cancer s’est propagé dans d’autres parties du corps. Généralement, ces tests ne nécessitent aucune anesthésie et ne causent pas de douleur.

La radiographie est employée parmi une large gamme de techniques comme la tomodensitométrie, la galactographie, la scintimammographie, la scintigraphie osseuse, l’imagerie par résonance magnétique (IRM), ainsi que l’échographie ou la radiographie d’autres organes que les seins. Cliquez ici pour en savoir plus sur l’une ou l’autre de ces techniques d’imagerie.

De façon plus spécifique, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) est un examen d’imagerie qui utilise des ondes radioélectriques et un puissant champ magnétique permettant de voir les contrastes à l’intérieur des tissus. Il existe certaines contre-indications, mais aucun effet nocif n’est connu. Elle est surtout utilisée pour déceler la présence de métastases et aider au choix d’un traitement.

La biopsie

Seule une biopsie du sein permet un diagnostic définitif de cancer. Elle consiste en un prélèvement dans le(s) sein(s) ou les ganglions de cellules ou de tissus et à l’examen de ceux-ci en laboratoire, où l’on pourra confirmer la présence ou non de cellules cancéreuses.

On peut aussi procéder à une biopsie de la peau du sein, si l’on soupçonne la présence d’un cancer inflammatoire du sein, ou à une biopsie du mamelon lorsqu’on pense que le problème relèverait plutôt d’une maladie de Paget.

Il existe en fait plusieurs types de biopsies mammaires et le choix du médecin dépend du type de signe anormal sur le sein. Certaines biopsies nécessitent des techniques d’imagerie et une anesthésie locale ou générale, d’autres non.

Les épreuves de laboratoire

Quand une biopsie contient des cellules cancéreuses, il faut souvent des analyses plus approfondies des prélèvements en laboratoire pour mieux comprendre l’état du cancer du sein et planifier les meilleurs traitements possible. La visualisation des cellules, l’évaluation du taux de prolifération en mesurant l’expression de ki-67, l’analyse du statut des récepteurs hormonaux de la tumeur, le test de détection du gène HER2, l‘analyse génétique des cellules cancéreuses et les analyses sanguines font partie des principales épreuves de laboratoire disponibles.

Les analyses sanguines. 

Dans certains cas, de telles analyses peuvent être nécessaires pour vérifier la quantité et l’apparence des différents types de cellules sanguines. Les résultats permettent de fournir des indications sur la présence ou non d’un cancer du sein et, s’il y en a un, sur l’évolution et la propagation de la maladie dans le reste du corps. Un médecin peut ainsi savoir si les organes de la personne ayant un cancer du sein fonctionnent normalement.

Ceci décrit des options de procédure qui peuvent être utilisées pour donner un aperçu des méthodes possibles. L’équipe soignante décide de la meilleure stratégie à appliquer pour chaque femme selon les conditions.

La biopsie du ganglion sentinelle

La biopsie du ganglion sentinelle consiste à trouver et à enlever un ganglion sentinelle pour vérifier s’il contient des cellules cancéreuses. Ce ganglion est le premier d’une chaîne de ganglions lymphatiques. Il est le premier à filtrer et à recevoir des cellules cancéreuses. 

Avant la biopsie du ganglion sentinelle, on injecte une substance faiblement radioactive (un radiotraceur). Celle-ci est transportée par le système lymphatique et permet au chirurgien de visualiser les ganglions et trouver le ganglion sentinelle. Ce type de biopsie est plus simple que l’évidement ganglionnaire axillaire et entraîne moins d’effets secondaires. 

L’évidement ganglionnaire axillaire

L’évidement ganglionnaire axillaire (aussi appelé dissection axillaire ou curage ganglionnaire axillaire) consiste à enlever les ganglions lymphatiques de l’aisselle, les ganglions axillaires. Il permet :

  • D’évaluer la présence de cellules cancéreuses dans les ganglions axillaires (nombre de ganglions atteints, quantité de cellules par ganglion) pour connaître l’étendue du cancer ;
  • D’enlever les ganglions contenant des cellules cancéreuses ;
  • D’enlever les ganglions si le risque de propagation est élevé ; 
  • De réduire le risque de récidive.

Le chirurgien fait une incision sous le bras et enlève de 10 à 40 ganglions qui seront analysés par le pathologiste. 

Un petit drain et un sac de drainage sont installés après l’excision pour récupérer le liquide qui pourrait s’écouler de la région opérée et favoriser la cicatrisation. Le drain reste en place quelques semaines ou jusqu’à ce que l’écoulement diminue. Le retour à la maison se fait 1 ou 2 jours après la chirurgie. Vous pourriez avoir des effets secondaires comme de l’infection, une accumulation de liquide sous la peau près de l’incision, de l’enflure, de la raideur, de la difficulté à bouger le bras ou l’épaule, des engourdissements ou de la douleur. Une accumulation de lymphe dans les tissus mous peut causer un lymphœdème. 

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