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Prévention et sensibilisation au cancer du sein chez les personnes de la diversité (2SLGBTQIA+)

Le cancer du sein touche tout le monde. Que vous considériez avoir des seins, une poitrine ou encore un torse, le cancer du sein vous concerne.   

En effet, bien que la majorité des cas de cancer du sein touche les femmes cis ou les personnes assignées femmes à la naissance, personne n’est épargné · e par la maladie, peu importe son âge, son sexe, son identité de genre ou son orientation sexuelle.  

La détection précoce du cancer du sein permet une meilleure survie et une meilleure qualité de vie des personnes touchées. C’est pourquoi, il est crucial que toutes les personnes soient sensibilisées au cancer du sein et à l’importance d’adopter de bonnes pratiques pour prévenir le cancer du sein et pour favoriser sa détection précoce.      

Notez que le terme « poitrine » est utilisé autant que possible pour remplacer le terme « seins » à travers cette page. On désigne la poitrine ou le sein dans le contexte du cancer du sein comme la région où l’on retrouve du tissu mammaire et où une masse pourrait se développer (région du bas de la clavicule jusqu’au bas de la cage thoracique ainsi que sous l’aisselle). Nous reconnaissons que plusieurs personnes ne considèrent pas avoir de seins ou que ce terme peut générer de la dysphorie de genre. Bien que nous ayons conscience de cette problématique, il est à noter que nous avons maintenu le terme « cancer du sein » ainsi que l’utilisation du terme « seins » à travers la majorité du site web pour une question de simplicité.   

Également, bien que les termes « assigné·e femme à la naissance » ou « assigné·e homme à la naissance » forcent à considérer un genre auquel une personne ne s’identifie pas nécessairement, ces termes sont utilisés uniquement lorsque le sexe assigné à la naissance pourrait avoir une importance dans le cadre du cancer du sein.   

N’hésitez pas à communiquer avec la Fondation si vous avez des suggestions pour rendre notre contenu plus inclusif.   

Incidence du cancer du sein chez les personnes de la diversité 2SLGBTQIA+

Il existe peu de données sur le cancer du sein chez les personnes de la diversité sexuelle et de genre, notamment au Québec. Toutefois, on sait que 1% des cas de cancer du sein touchent les hommes cis au Canada. Aucune donnée ne permet de distinguer les incidences selon l’orientation sexuelle, bien que le risque personnel puisse varier en fonction de différents facteurs tels que les habitudes de vie. De plus, des études effectuées aux États-Unis et au Pays-Bas indiquent que le nombre de cas de cancer du sein chez les femmes trans est de 4/100 000 par an et autour de 4-6/100 000 chez les hommes trans, comparativement à une incidence de 170/100 000 par an chez les femmes cis. Bien que des cas de cancer du sein aient été diagnostiqués chez des personnes intersexes, peu de données sont disponibles à ce sujet.

Suis-je à risque de développer un cancer du sein?

Tout le monde est à risque de développer un cancer du sein. Le cancer du sein est multifactoriel, c’est-à-dire que plusieurs facteurs de risque contribuent au développement de la maladie. Il est cependant possible de développer un cancer du sein même si vous n’avez aucun facteur de risque connu.

Il est à noter que peu d’études se sont attardées au risque spécifique de cancer du sein parmi les personnes 2SLGBTQIA+, mais plusieurs facteurs de risque s’appliquent à l’ensemble de la population peu importe leur sexe, leur identité de genre ou leur orientation sexuelle.   

Facteurs de risque liés au cancer du sein:

  • Être née femme              
  • Avancer en âge  
  • Avoir des antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein ou de l’ovaire 
  • Avoir été exposé · e à de la radiation ionisante (ex. radiothérapie dans la région du thorax, du cou et de l’aisselle)  
  • Être atteint · e d’hyperplasie atypique  
  • Être   porteur ou porteuse d’une mutation génétique ou d’un trouble génétique associés au cancer du sein (ex. BRCA1, BRCA2, etc.)  
  • Prise prolongée d’hormones féminines tels que l’œstrogène et la progestérone (traitement pour diminuer les effets de la ménopause, contraceptif hormonal, hormonothérapie d’affirmation du genre)  
  • Avoir une densité mammaire élevée 
  • Première grossesse à terme tardive (après 30 ans) ou absence de grossesse à terme  
  • Première menstruation à un âge précoce (avant 12 ans) ou ménopause tardive (après 55 ans)  
  • Consommer de l’alcool   
  • Être en surcharge pondérale/obésité, particulièrement après la ménopause  
  • Être sédentaire et/ou être physiquement inactive ou inactif   
  • Fumer ou être exposé · e à la fumée secondaire  

Pour plus de détails sur chacun des facteurs de risque, consulter la section « Dépistage et facteurs de risque » du site web.

Certains facteurs en lien avec la prise prolongée d’hormones ou les chirurgies en lien avec le processus d’affirmation du genre pourraient influencer le niveau de risque chez les personnes trans, non-binaires ou toute autre personne choisissant ces procédures.

Prise prolongée d’hormones tels que l’œstrogène et la progestérone (hormonothérapie)

– La prise d’hormones féminisantes peut augmenter le risque lié au cancer du sein en raison de l’effet des œstrogènes sur la croissance des cellules mammaires.   

– De plus, de récentes études américaines ont indiqué que chez les personnes trans ayant recours à l’hormonothérapie avec œstrogène et progestérone pendant au moins 5 ans, surtout à fortes doses d’œstrogènes, la densité mammaire augmente, ce qui peut augmenter le risque de cancer du sein et rendre l’interprétation des images de la mammographie lors du dépistage du cancer du sein plus difficile.   

Le risque augmenterait avec la durée de la prise d’hormones et serait significativement plus élevé si vous les prenez pendant au moins 5 ans, mais ces hormones peuvent également avoir un effet bénéfique sur votre santé et votre bien-être. Il est donc recommandé d’en parler avec un · e professionnel · le de santé.

Le type de chirurgie d’affirmation du genre choisi     

– Certaines personnes décident d’effectuer des chirurgies mammaires telles que la mastectomie bilatérale totale (retirer complètement les seins) ou encore une réduction mammaire dans le cadre de leur affirmation de genre. Il est à noter que même dans le cas d’une personne ayant effectué une mastectomie totale, le risque de cancer du sein n’est pas nul car des cellules mammaires peuvent demeurer présentes.   

– Certaines personnes décident d’effectuer des chirurgies menant au retrait des ovaires dans le cadre de leur affirmation de genre. Ces chirurgies réduisent le risque de cancer du sein étant donné que le niveau d’œstrogène diminue. Le risque de cancer du sein n’est également pas nul pour les personnes ayant effectué ces chirurgies, les cellules mammaires de la personne ayant tout de même été exposées à de l’œstrogène préalablement.   

– Il est crucial de discuter avec votre médecin de votre risque personnel lié au cancer du sein si vous avez effectué l’une (ou plusieurs) de ces chirurgies.   

Comment limiter mon risque?

Adopter de saines habitudes de vie pour minimiser son risque de cancer du sein   :  

  • Faire de l’activité physique (150 minutes d’activité physique modérée ou 75 minutes d’activité soutenue par semaine)  
  • Limiter les activités sédentaires (rester assis · e ou couché · e pour de longues périodes)  
  • Limiter la consommation d’alcool   
  • Avoir une alimentation saine et diversifiée  
  • Ne pas fumer (ou arrêter de fumer) et limiter son exposition à la fumée secondaire          

Pour plus de détails, consulter la section « Comment puis-je diminuer mes risques de facteurs du sein? » du site web.    

 Connaître son risque et en parler avec son ou sa médecin :   

Connaître ses facteurs de risque et tenter de minimiser ceux-ci autant que possible est une bonne habitude liée à la prévention du cancer du sein. Malheureusement, plusieurs des facteurs de risque (mentionnés plus haut) ne sont pas modifiables.

Il est important de demander à un · e médecin d’évaluer votre risque personnel pour déterminer si des stratégies de prévention particulières sont requises :   

  • Discuter des avantages et inconvénients des traitements hormonaux et comment les adapter en fonction de votre niveau de risque;  
  • Discuter de l’historique familial et de la pertinence d’être référé · e vers du conseil génétique;  
  • Selon le risque génétique, discuter des options de chirurgie préventive (prophylactique), mais aussi des stratégies de dépistage adaptées (âge, fréquence, autres examens). 

Les personnes trans ou non-binaires peuvent avoir certaines spécificités liées à leur transition de genre ou à l’affirmation de celui-ci qui pourrait affecter leur risque de cancer du sein. Ainsi, certaines questions peuvent être pertinentes à aborder avec votre médecin traitant · e si vous êtes une personne trans ou non-binaire:   

  • Avez-vous effectué une chirurgie mammaire (retrait des seins)? Si oui, réduction mammaire, mastectomie bilatérale (partielle ou totale), etc.?  
  • Avez-vous effectué une chirurgie pouvant affecter votre taux d’hormones tel qu’une oophorectomie (retrait des ovaires) ou une hystérectomie radicale (retrait de l’utérus et des ovaires)?  
  • Prenez-vous des hormones tels que l’œstrogène et la progestérone dans le cadre de votre transition de genre? Depuis combien de temps?  
  • À quel âge avez-vous commencé votre transition? 

Bonnes pratiques pour la détection précoce

1) L’observation de la poitrine / des seins : 

L’observation de la poitrine ou des seins est un moyen simple et facile à effectuer pour favoriser une détection précoce du cancer du sein. L’observation de la poitrine ou des seins est une pratique de prévention incluant l’observation de l’aspect de la poitrine tant au niveau du toucher (palpation pour identifier la présence d’une bosse, différences de taille des seins, changement de textures, etc.) qu’au niveau de l’aspect visuel (changement de taille, ganglions proéminents, présence de creux ou de bosses visibles, changement de couleur ou de texture, écoulement du mamelon, etc.). Une observation régulière de la poitrine permet de mieux connaître son corps afin d’identifier des changements inhabituels et persistants pouvant survenir au niveau de celle-ci et nécessitant d’aller consulter un · e professionnel · le de santé. Il est donc important de connaître les signes typiquement associés au cancer du sein et d’être à l’affût de tout changement ayant lieu au niveau de votre poitrine.

Les principaux signes du cancer du sein : 

Le signe le plus classique du cancer du sein est une bosse (masse) ou une enflure du sein, ne causant pas de douleur.

D’autres signes possibles de cancer du sein qui devraient vous alerter :   

  • Bombement (voussure); 
  • Creux (rétractation), fossettes, ou plis dans la peau d’un sein ou de la poitrine; 
  • Augmentation du volume des ganglions lymphatiques; 
  • Changement récent de la taille ou de la forme du sein ou de la poitrine;  
  • Écoulement du mamelon unilatéral, spontané (sans stimulation); 
  • Rétractation récente du mamelon (retourné vers l’intérieur); 
  • Croûte, desquamation eczéma persistant ou ulcération du mamelon;  
  • Épaississement ou durcissement de la peau ou du tissu mammaire (aspect peau d’orange); 
  • Rougeur récente de la peau, du mamelon ou de l’aréole;  
  • Peau violacée ou nouvelles veines plus visibles; 
  • Sensation de chaleur dans le sein ou la poitrine, ou sensation de brûlure.

La présence des signes mentionnés ci-dessus ne veut pas nécessairement dire qu’un cancer du sein est présent, mais il est important de consulter un · e professionnel · le de santé sans tarder si vous l’observez ou en cas de doute. 

Considérations particulières en lien avec la dysphorie de genre : 

L’interaction avec la poitrine ou les seins peut faire survenir ou aggraver la dysphorie de genre chez de nombreuses personnes trans ou non-binaires.   

Il est possible de tenter de minimiser celle-ci lors de l’observation de la poitrine à l’aide de divers moyens tels que :   

  • Faire l’observation de la poitrine dans la douche;  
  • Faire l’observation de la poitrine étendu · e dans l’obscurité, avant de dormir par exemple;  
  • Demander à un · e partenaire de confiance de nous aider à l’effectuer.  

L’observation de la poitrine pouvant être un enjeu sensible et difficile pour plusieurs personnes de la diversité de genre, n’hésitez pas à consulter des personnes-ressources pour vous aider si ce sujet fait naître en vous de la dysphorie de genre ou un inconfort. Des ressources telles que des lignes d’écoute d’organismes pour des personnes 2SLGBTQIA+ sont disponibles. Vous pouvez retrouver les informations au bas de la page.

2) Suivre les recommandations de dépistage du cancer du sein : 

Mammographie de dépistage : 

  • La mammographie de dépistage est un test simple permettant de détecter la présence de tumeurs au sein du tissu mammaire. Il est possible tant pour des personnes cis que trans de passer une mammographie de dépistage peu importe la taille de la poitrine. Il est cependant recommandé de prévenir la personne technologue de la présence d’implants mammaires afin d’effectuer les manipulations et adaptations appropriées. La mammographie est présentement recommandée aux femmes de 50 à 74 ans au sein du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS), selon le genre inscrit à la RAMQ.   
  • Il n’existe toujours aucun consensus par rapport aux recommandations de dépistage pour les personnes trans, non-binaires ou dont le genre ne correspond pas au sexe assigné à la naissance, et ce, partout à travers le monde. Certains organismes ont toutefois tenté de développer des recommandations basées sur des études du cancer du sein chez les personnes trans.  

Apprenez-en davantage sur les facteurs de risque, les stratégies de réduction de risque et de dépistage du cancer du sein chez les personnes trans en consultant notre capsule éducative intitulée Personnes trans: cancer du sein et cancer héréditaire. 

Freins possibles à la détection précoce du cancer du sein chez les personnes de la diversité 2SLGBTQIA+ 

Bien qu’il manque de données au Québec nous permettant de faire état de la situation, certaines études ailleurs dans le monde ont mis en lumière des freins possibles par rapport à la détection précoce du cancer du sein chez les personnes de la diversité sexuelle et de genre.

Manque de données et de sensibilisation aux personnes 2SLGBTQIA+  

Étant donné qu’il existe toujours peu d’études s’attardant au cancer du sein chez les personnes de la diversité sexuelle et de genre et qu’ainsi peu de prévention vise à les conscientiser au risque du cancer du sein, les personnes 2SLGBTQIA+ pourraient être plus à risque de ne pas percevoir les signes de celui-ci. Les cancers du sein chez cette population auraient donc tendance à être dépistés plus tardivement, ce qui nuirait aux chances de survie et à la qualité de vie des patient · e · s 2SLGBTQIA+. 

Âge moyen plus bas des personnes 2SLGBTQIA+  

– Un recensement de Statistique Canada de 2018 indique que 30% des personnes 2SLGBTQIA+ avaient entre 15-24 ans (par rapport à 14% pour la population hétérocisgenre. Ainsi, étant relativement jeunes, les personnes 2SLGBTQIA+ se sentiraient d’autant moins concernées par les risques liés au cancer du sein et son dépistage. 

Fréquentation réduite au système de santé des personnes 2SLGBTQIA+  

Des études américaines de même que des études publiées par le Comité permanent de la santé de la Chambre des Communes (2019) indiquent que les personnes de la diversité sexuelle et de genre sont plus à risque de subir de la discrimination liée à l’identité de genre et/ou à l’orientation sexuelle au sein du système de santé, même en prenant en compte le revenu et la couverture d’assurance. Par conséquent, la fréquentation du système de santé se trouverait donc réduite pour les personnes 2SLGBTQIA+, ce qui nuirait au dépistage potentiel d’un cancer du sein et aux chances de survie, puisque le cancer du sein aurait tendance à être découvert à un stade plus avancé chez cette population. 

Considérant ces freins possibles et l’importance de la prévention et de la détection précoce du cancer du sein, la Fondation cancer du sein du Québec souhaite accomplir sa mission, qui est de sensibiliser toutes les communautés concernées par la maladie, peu importe leur sexe, leur identité de genre ou leur orientation sexuelle.   

Nous tenons à remercier Les mots pour la cause, Ensemble pour le respect de la diversité et Interligne pour leur aide dans la révision du contenu de cette page. 

Ressources de la Fondation du cancer du sein du Québec :

Information sur le cancer du sein :

Les informations relatives au développement, au diagnostic, aux traitements, ainsi qu’à la progression du cancer du sein s’appliquent à l’ensemble de la population.

Ressources de soutien accessibles à tou·te·s :  

Ligne d’écoute et d’information :

1 855 561-ROSE

Service de soutien psychosocial pour les personnes touchées par la maladie :

soutien@rubanrose.org 

Téléphone : (514) 871-1717 poste 325 

Sans frais : 1 877 990 7171 poste 325 (sans frais) 

 

Ressources pour les personnes 2SLGBTQIA+ et pour plus d’informations en lien avec le cancer du sein chez ces personnes :

Ligne d’écoute de l’organisme Interligne :     

514 866-0103 (Montréal),
1 888 505-1010 (ailleurs au Québec, sans frais)

Interligne.co – Votre espace pour LGBTQ+  

Ensemble pour le respect de la diversité :

Ensemble | pour le respect de la diversité (ensemble-rd.com)  

Divergenre s  :

Divergenres  

Institut pour la santé trans :

fournit une liste de professionnel · le · s de santé transaffirmatifs et transaffirmatives au Québec

Accueil | L’institut pour la santé trans (santetranshealth.com)  

Réseau canadien des personnes survivant e s du cancer :

Informations LGBTQ+ – Réseau canadien des survivants du cancer (survivornet.ca)  

Association Professionnelle Canadienne pour la Santé Transgenre :

À propos de CPATH