Le sein
Le sein est un organe présent chez les femmes tout comme chez les hommes. Toutefois, du fait de caractéristiques telles que la composition du tissu mammaire et le profil hormonal, seuls les seins des femmes sont en capacité de produire et de stocker le lait pour allaiter des nouveau-nés et nourrissons.
Anatomie du sein
La région du sein s’étend du creux de l’aisselle au centre du sternum (os plat du thorax, situé entre les deux seins), et en hauteur jusqu’à la clavicule. Le sein est composé de différents tissus permettant la production et la sécrétion du lait maternel.
- Glande mammaire: la glande mammaire regroupe l’ensemble des tissus responsables de la production et de l’excrétion du lait en période d’allaitement. Chaque sein contient une glande mammaire, composée de 15 à 25 compartiments qu’on appelle lobes et de canaux. Chaque lobe est constitué de lobules, eux-mêmes constitués d’alvéoles.
- Lobules: petites unités structurelles, qui produisent du lait lorsqu’elles sont stimulées par la prolactine, une hormone sécrétée pendant la grossesse.
- Alvéoles : unité de production du lait maternel.
- Canaux galactophoriques: canaux transportant le lait des lobules au mamelon.
- Mamelon: orifice au milieu de l’aréole du sein par lequel le lait est expulsé.
- L’aréole: partie brunâtre ou rosée entourant le mamelon. Elle contient des glandes aréolaires qui produisent une substance lubrifiante et désinfectante pour le mamelon et l’aréole. Elle possède aussi un muscle permettant l’érection du mamelon.
- Tissu adipeux: tissu graisseux servant à protéger le sein. La quantité varie selon les femmes et contribue à donner aux seins leur volume et leur forme.
- Muscle: les seins se situent en avant du muscle du thorax appelé le grand pectoral.
- Tissu conjonctif: tissu structurant, tels que les ligaments, qui permettent de soutenir les seins.
Système lymphatique des seins
Le système lymphatique a pour rôle de protéger des infections et des maladies. Il transporte la lymphe, un liquide contenant des lymphocytes, des cellules du système immunitaire responsables d’éliminer les corps étrangers, les bactéries et les virus. Il est composé de vaisseaux lymphatiques qui recueillent et transportent la lymphe loin du sein jusqu’à des petites masses de cellules lymphatiques en forme de haricot, appelées les ganglions lymphatiques. Ceux-ci filtrent la lymphe et retiennent les corps étrangers et les cellules cancéreuses.
Le sein contient de nombreux vaisseaux et groupes de ganglions lymphatiques:
- Ganglions lymphatiques au niveau de l’aisselle (axillaires);
- Ganglions mammaires au niveau du sternum (internes);
- Ganglions autour de la clavicule (sous-claviculaires et sus-claviculaires).
Évolution des seins au cours de la vie
Tout au long de notre vie, nos seins sont influencés par les hormones sexuelles, principalement les œstrogènes et la progestérone. Comme la concentration de ces hormones varie au cours de la vie de la femme (puberté, menstruations, grossesse, allaitement, ménopause), la fonction et la composition des seins évolue au rythme de ces fluctuations:
Puberté
Chez la femme, la glande mammaire commence à se développer au moment de la puberté avec la hausse des taux d’œstrogène et de progestérone. La taille et la forme des seins varient d’une femme à l’autre et au cours de la vie, notamment selon la quantité de graisse dans le sein. Une asymétrie en taille ou en forme entre les deux seins est fréquente.
Menstruations
Les variations des taux d’œstrogène et de progestérone provoquent des changements au niveau des tissus mammaires au cours du cycle menstruel pour préparer les seins à produire du lait en cas d’une éventuelle grossesse.
Grossesse
La femme enceinte ou qui allaite contient davantage de tissu glandulaire qui produit du lait. C’est pourquoi les seins ont tendance à grossir lors de la grossesse pour se préparer à l’allaitement.
Allaitement
Après la naissance, les hormones stimulent la production du lait maternel.
Ménopause
Après la ménopause, les taux d’œstrogène et de progestérone diminuent puisque c’est la fin de la période de reproduction et des menstruations. Le tissu mammaire ne subit donc plus de changements mensuels.
Qu'est-ce que le cancer du sein?
Le cancer du sein est une croissance incontrôlée de cellules anormales dans le tissu mammaire. Cette prolifération cellulaire cause la formation d’une masse appelée tumeur cancéreuse. Une tumeur cancéreuse est un groupe de cellules pouvant envahir et détruire le tissu où elles se trouvent.
Développement du cancer du sein
Le cancer du sein est une maladie multifactorielle. Apprenez-en davantage sur les facteurs de risque ici. Le développement de la maladie peut prendre plusieurs mois, voire plusieurs années.
De manière générale, ce sont des mutations génétiques qui rendent les cellules cancéreuses défectueuses. L’organisme possède de nombreux mécanismes de protection pour reconnaître, corriger et même détruire les cellules anormales mutées, et ainsi empêcher l’apparition du cancer.
Les mutations génétiques deviennent problématiques lorsqu’elles surviennent dans des gènes essentiels pour la prolifération ou la survie cellulaire, et qu’elles ne sont pas corrigées par l’organisme. En effet, les mutations génétiques peuvent augmenter l’activité d’un gène favorisant la prolifération cellulaire ou inhiber un gène protecteur. Ces gènes spécialisés sont essentiels car ils permettent, entre autres, d’empêcher la division des cellules anormales et de réparer le dommage à l’ADN des cellules.
Lorsque ces gènes sont déréglés dans les cellules anormales, ces dernières sont capables de contourner ou d’inactiver les mécanismes de protection et de contrôle de la prolifération, de l’organisme. On dit alors qu’elles sont incontrôlables, car elles deviennent capables de proliférer de façon autonome, indépendamment des signaux envoyés par le corps. En échappant au contrôle de la division cellulaire, elles se multiplient et constituent alors le point de départ d’un cancer du sein.
Le cancer du sein est une maladie très hétérogène. Apprenez-en davantage sur les différents types de cancers du sein ici.
Ces cellules peuvent avoir différents comportements: elles peuvent rester dans leur tissu d’origine, on parle alors de cancer in-situ. Mais les cellules cancéreuses peuvent aussi acquérir la capacité de se propager: on parler alors de cancer infiltrant.
Les cellules peuvent alors envahir les tissus voisins dans le sein, ou se disséminer vers d’autres organes à distance. C’est cette propagation des cellules cancéreuses vers d’autres organes qui contribue à la formation de nouvelles tumeurs à des régions plus éloignées de la tumeur principale. Ces nouvelles tumeurs sont appelées les tumeurs secondaires ou métastases et sont responsables de la majorité des décès liés à un cancer du sein.
Statistiques sur le cancer du sein
Le cancer du sein, une cause qui touche tout le monde!
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes au Canada et la 2e cause de décès par cancer chez les Canadiennes. Bien que le cancer du sein touche majoritairement les femmes, environ 1 % des cas de cancer du sein touche les hommes.
Incidence et mortalité du cancer du sein
Au Québec en 2021 :
- 8 045 femmes ont reçu un diagnostic de cancer du sein, et 1 383 Québécoises sont décédées des suites de la maladie.
- Les femmes de 50 à 69 ans présentent le taux le plus élevé de cancer du sein.
- 68 hommes ont reçu un diagnostic de cancer du sein, et 16 Québécois en sont décédés. Apprenez-en plus sur le cancer du sein chez l’homme ici
Ces statistiques indiquent donc que, chez nous, si ces tendances se maintiennent :
- 1 femme sur 8 développera un cancer du sein au cours de sa vie;
- 1 femme sur 36 en mourra.
Survie des personnes atteintes de cancer du sein
Une détection précoce(1) améliore les chances de survie, notamment en permettant l’accès à des traitements plus efficaces.
Les taux de mortalité due au cancer du sein diminuent constamment depuis le milieu des années 1980 : le taux de mortalité normalisé (2) selon l’âge a chuté de 46 % depuis 1986. La survie nette après 5 ans (3) est de 89 % pour les femmes et de 76 % pour les hommes.
Cette réduction s’explique entre autres par une détection plus précoce (1), notamment grâce au Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) et aux traitements du cancer du sein qui ne cessent de s’améliorer grâce aux programmes de recherche.
Définitions
(1) Détection précoce : signifie que le cancer du sein est détecté aux premiers stades de la maladie, c’est à dire alors que la tumeur ne dépasse pas une certaine taille et que les cellules cancéreuses n’ont pas, ou peu envahi les tissus voisins.
(2) Taux de mortalité normalisé : correspond au nombre de décès par cancer pour 100 000 personnes, ajusté selon la répartition par âge de la population canadienne en 1991, afin de tenir compte des changements dans la distribution de l’âge au fil du temps.
(3) Survie nette après 5 ans : la survie nette permet d’estimer le pourcentage de personnes qui survivront à leur cancer. On a souvent recours aux taux de survie nette après 5 ans pour analyser la survie des personnes atteintes de cancer. Par exemple, au Canada, la survie nette après 5 ans pour le cancer du sein chez la femme est de 89 % (tous stades confondus). Cela signifie qu’environ 89 % des femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein vivront au moins 5 ans à la suite du diagnostic (après redressement pour tenir compte des autres causes de décès).
Sources :
- Comité consultatif des statistiques canadiennes sur le cancer, en collaboration avec la Société canadienne du cancer, Statistique Canada et l’Agence de la santé publique du Canada. Statistiques canadiennes sur le cancer 2023. Toronto (Ontario) : Société canadienne du cancer, 2023
- Tableau de bord des Statistiques canadiennes sur le cancer. https://cancerstats.ca (dernière consultation en août 2024)
- Statistiques du Registre québécois du cancer du ministère de la Santé et des Services sociaux (dernière consultation en août 2024)