Les cancers du sein détectés tôt bénéficient de traitements plus efficaces, moins agressifs, et de meilleures chances de guérison que les cancers du sein plus avancés. Le dépistage du cancer du sein consiste à détecter la maladie avant même l’apparition de signes et symptômes. La plupart du temps, la mammographie de dépistage permet de découvrir le cancer précocement, c’est à dire aux tous premiers stades de développement de la maladie, parfois même au stade précancéreux.
Quels sont les tests de dépistage du cancer du sein?
La mammographie est le seul examen reconnu efficace pour le dépistage du cancer du sein au Québec, car il est le seul examen qui permette de réduire le nombre de décès attribuables au cancer du sein. Pour plus d’information sur la mammographie, nous vous invitons à consulter notre billet de blogue intitulé Mammographie : pour qui, pourquoi et comment?, ainsi que la page du site internet du Gouvernement du Québec intitulée Avantages, inconvénients et limites du dépistage par mammographie.
L’autoexamen des seins, une technique précise pour déceler des changements au niveau des seins, n’est plus recommandé par le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) parce qu’il n’est plus considéré comme un moyen de dépistage efficace. Toutefois, il est recommandé d’observer vos seins et de faire part des changements à un médecin. Il procédera à un examen clinique des seins s’il le juge nécessaire.
Auparavant, un examen clinique des seins effectué régulièrement par un médecin était recommandé. Toutefois, comme il n’a pas été prouvé que l’examen clinique des seins diminue la mortalité associée au cancer du sein, ce test n’est plus recommandé comme méthode de dépistage par le PQDCS, mais il peut être utilisé comme complément à la mammographie.
Dépistage du cancer du sein entre 50 et 74 ans
Plus de 80% des cas de cancer du sein concernent des femmes de 50 ans et plus. Le nombre de cas de cancer du sein est particulièrement élevé chez les femmes âgées de 50 à 74 ans. C’est pour cette raison que les femmes appartenant à cette tranche d’âge sont visées par le PQDCS.
Le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS)
Le PQDCS est un programme de dépistage organisé gratuit, disponible dans toutes les régions du Québec. Ce Programme a pour objectif de réduire le taux de mortalité dû au cancer du sein de 25 % chez les femmes de 50 à 74 ans. Les résultats obtenus depuis les débuts du PQDCS vont dans ce sens, ce qui appuie la poursuite des activités du Programme. Sur 1 000 femmes qui participent au dépistage par mammographie aux 2 ans, pendant 20 ans, 7 décès sont évités.
Le PQDCS invite toutes les Québécoises âgées de 50 à 74 ans à passer une mammographie de dépistage du cancer du sein tous les 2 ans. Les femmes de 50 à 74 ans qui sont assurées par le régime public d’assurance maladie du Québec reçoivent une lettre d’invitation par la poste lorsqu’elles atteignent l’âge de 50 ans, puis tous les deux ans par la suite. Cette lettre d’invitation constitue une prescription en soi, et fournit toute l’information nécessaire pour la prise de rendez-vous dans un centres de dépistage désignés (CDD).
La participation au dépistage du cancer du sein dans le cadre du Programme est volontaire, ce qui signifie que chaque femme est libre d’y participer ou non.
Consultez le site du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) pour en apprendre davantage sur la démarche à suivre depuis la réception de la lettre d’invitation, jusqu’à la réception des résultats de la mammographie de dépistage.
Les personnes ayant des implants mammaires peuvent passer des mammographies de dépistage et participer au PQDCS. Elles devraient suivre les mêmes recommandations de dépistage du cancer du sein que les personnes sans implants.
À noter que les femmes de 50 à 74 ans qui ont déjà reçu un diagnostic de cancer du sein dans le passé ne sont pas admissibles au PQDCS. Ces femmes doivent discuter avec leur médecin afin d’obtenir un suivi médical personnalisé et adapté à leur situation.
Dépistage du cancer du sein hors PQDCS
Il est possible que votre médecin vous recommande de passer une mammographie de dépistage à intervalles réguliers avant 50 ans, ou plus fréquemment que ce qui est recommandé par le PQDCS, si votre risque personnel d’être atteinte d’un cancer du sein est plus élevé que la moyenne.
Si vous ne l’avez pas déjà fait, discutez avec votre médecin de vos facteurs de risque. Après évaluation de votre niveau de risque, ce dernier pourrait émettre des recommandations de prévention et de dépistage personnalisées.
Pour en apprendre davantage sur l’évaluation du risque de cancer du sein, nous vous invitons à consulter notre capsule éducative intitulée Identifier les personnes à haut risque.
Si vous avez plus de 74 ans, vous pourriez passer une mammographie de dépistage en dehors du PQDCS avec une prescription médicale. Discutez-en avec votre médecin.
Entre deux mammographies de dépistage : faites preuve de vigilance
Il est possible qu’un cancer du sein commence à se développer dans une période de deux ans, entre deux mammographies. C’est ce qu’on appelle un cancer d’intervalle. C’est pourquoi il est préférable de faire preuve de vigilance en continuant d’observer ses seins et en signalant à un médecin tout changement persistant, et ce, sans attendre le prochain rendez-vous médical ou la prochaine mammographie.
Recherches pour améliorer le dépistage du cancer du sein
Des chercheurs tentent d’améliorer le dépistage du cancer du sein en étudiant de nouvelles méthodes fiables et non invasives, des moyens d’améliorer la sensibilité des méthodes existantes, et en étudiant les facteurs de risque individuels pour des recommandations de dépistage plus personnalisées. De plus amples études sont nécessaires avant que ces méthodes soient approuvées pour le dépistage du cancer du sein :
- Détecter les cellules cancéreuses circulantes : Des études évaluent la possibilité de détecter différents cancers à l’aide de prises de sang. Cette technique permettrait un dépistage simple et rapide. Il faut savoir que, chez les patients atteints de cancer, des cellules cancéreuses peuvent se retrouver dans le sang. Plusieurs groupes de recherche tentent de mettre au point des techniques permettant de les détecter efficacement. En plus de découvrir le cancer à un stade précoce, cette méthode serait utile pour suivre l’évolution du cancer et adapter les traitements.
- Mesurer les métabolites dérivés des cellules cancéreuses : Les cellules cancéreuses sécrètent des métabolites, des molécules organiques qui leur sont propres. Des chercheurs ont montré que des métabolites présents dans le sang peuvent prédire l’apparition d’un cancer de tout genre de 2 à 5 ans à l‘avance.
- Améliorer la sensibilité de la mammographie: La mammographie en trois dimensions pourrait améliorer la détection précoce du cancer du sein en permettant un examen plus approfondi des tissus.
- Dépister en fonction du risque individuel : D’importantes études sont faites pour mieux caractériser quelles mutations, ou associations de mutations, pourraient augmenter le risque de développer un cancer du sein. Éventuellement, il serait possible de déterminer le niveau de risque en fonction du profil génétique, mais aussi des autres facteurs de risque ce qui permettrait une évaluation individuelle et des stratégies de dépistage personnalisées en fonction de ce niveau de risque et non plus, seulement, de l’âge. Voir l’étude PERSPECTIVE, financée par la Fondation cancer du sein du Québec (FCSQ).
Vous vivez de l’anxiété dans l’attente ou suite à des résultats d’examens médicaux ? Vous n’êtes pas seul.e. Appelez-nous gratuitement et en toute confidentialité, partout au Québec : du lundi au vendredi de 9h à 17h au 1-855-561-ROSE (7673) ou écrivez-nous à info@rubanrose.org
Sources
- Société canadienne du cancer
- Ministère de la santé et des services sociaux du Québec
- Institut national de santé publique du Québec
- American College of Radiology
- Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie du Québec (OTIMROEPMQ)