Effets secondaires des traitements
Gestion des effets secondaires
Les traitements du cancer du sein peuvent affecter vos capacités physiques, cognitives, émotionnelles et psychologiques. Aucun effet secondaire n’est à négliger. Si vous remarquez des changements qui vous inquiètent à la suite des traitements, ou en cas de doute, parlez-en à votre équipe de soins sans tarder. Les membres de votre équipe médicale pourront vous fournir des conseils adaptés à votre situation afin de vous soulager.
Vous pouvez également consulter notre répertoire de services afin de trouver des ressources adaptées à vos besoins dans votre secteur.
Lymphœdème
Le lymphœdème est une enflure due à une accumulation de lymphe dans les tissus mous près de l’organe où les ganglions ont été enlevés ou endommagés par un traitement. Il est caractérisé par une enflure du bras et de la main et une difficulté à bouger le membre. Le lymphœdème peut être causé par la biopsie sentinelle, la dissection axillaire, la chirurgie mammaire et la radiothérapie, et peut entrainer certaines complications chez les personnes traitées pour un cancer du sein.
Voici quelques précautions à prendre afin de diminuer le risque d’apparition ou d’aggravation du lymphœdème du bras après la chirurgie :
- Protégez votre peau adéquatement avec de l’écran solaire pour éviter les coups de soleil.
- Protégez vos mains et vos bras pour éviter les traumatismes tels que : piqûres d’insectes, coupures, égratignures d’animaux, brûlures, etc.
- Évitez les substances qui irritent votre peau.
- En cas de plaie ouverte, lavez la région, appliquez un onguent antibactérien et protégez la plaie pour éviter les risques d’infection.
- Consultez un professionnel de la santé dès l’apparition de symptômes d’infection (éruption cutanée, rougeur, démangeaison, douleur, inflammation, augmentation de température ou de fièvre et malaise général).
- Idéalement, faites prendre votre pression artérielle sur le bras non opéré.
- Si possible, ne recevez pas d’injection ni de perfusion et ne faites pas prendre de prise de sang dans le bras opéré (à cause du risque d’infection).
- Autant que possible, évitez de vous exposer aux températures élevées (bains chauds, saunas, spas et soleil), car la chaleur peut favoriser l’enflure.
- Pratiquez régulièrement une activité physique adaptée afin de favoriser la circulation lymphatique. Vous pouvez par exemple faire des exercices de renforcement musculaire des bras (avec des poids ou des élastiques) et des exercices cardiovasculaires. Notre programme Ma Santé Active peut vous aider à demeurer actif ou active au quotidien.
- Faites un retour graduel aux activités. Fixez-vous des objectifs à court terme ; l’important est de bouger quotidiennement.
Par ailleurs, la recherche a démontré que l’apparition du lymphœdème est plus fréquente chez les personnes ayant un surplus de poids ou ayant pris du poids depuis la chirurgie. Ainsi, il est recommandé autant que possible d’adopter de saines habitudes de vie qui pourraient contribuer au maintien d’un poids santé.
Pour en apprendre davantage sur le sujet vous pouvez consulter la fiche conseils du Centre hospitalier de l’Université de Montréal portant sur le lymphœdème, le site internet de l’Association québécoise du lymphœdème, ainsi que la capsule éducative sur la prévention et le traitement du lymphœdème, développé par le CISSS de la Montérégie-Centre.
Neuropathie périphérique
Certains agents chimiothérapeutiques peuvent causer des lésions au niveau du système nerveux (neuropathie) et entrainer des symptômes, principalement au niveau des extrémités du corps, tels que :
- Engourdissements ou picotements dans les mains ou les pieds.
- Démangeaisons ou sensations de brûlure dans les mains ou les pieds.
- Douleurs ou inconforts.
- Faiblesses ou crampes musculaires.
- Perte de sensations, ou sensations inhabituelles au contact d’objets.
- Modification de la sensibilité à la chaleur ou au froid.
- Pertes d’équilibre, maladresse ou troubles de la coordination.
Le type et l’intensité des symptômes varient beaucoup d’une personne à l’autre, notamment selon le type de chimiothérapie et la dose administrée. Ces troubles sont souvent temporaires, mais il arrive que les symptômes durent plus longtemps, ou qu’ils se manifestent des mois ou des années après le traitement.
Aucun symptôme n’est à négliger. Si des changements apparaissent ou s’aggravent, ou s’ils ne disparaissent pas après l’arrêt traitement, parlez-en à votre équipe de soins sans tarder. Les membres de votre équipe médicale pourront vous conseiller afin de vous soulager, ou pourrait décider d’ajuster votre traitement le temps que les symptômes s’estompent.
Bien qu’il n’existe pas de traitement pour cette condition, certains médicaments et certaines stratégies peuvent vous aider à prévenir ou à soulager les symptômes, pour mieux vivre avec la neuropathie périphérique. Votre équipe de soins pourra vous conseiller les stratégies les plus adaptées à votre situation. Parmi elles, on pourrait retrouver :
- Une modification du traitement.
- La prise de médicaments pour la douleur et l’inconfort.
- La prise de certains suppléments.
- Des séances de physiothérapie ou d’ergothérapie.
- Des thérapies complémentaires telles que la méditation pleine conscience, le yoga, le reiki, les massages, l’acupuncture, la neurostimulation transcutanée. La Fondation vous permet d’accéder gratuitement à des séances de yoga oncologique.
- Des mesures préventives :
- Manipuler avec prudence les objets tranchants ou d’autres instruments dangereux.
- Ne pas marcher pieds nus et porter des chaussures qui offrent un bon maintien.
- Bien protéger les mains et les pieds de la chaleur et du froid.
- En cas de perte d’équilibre est affecté, se déplacer avec prudence et créer un environnement sécuritaire.
Pour en apprendre davantage sur la neuropathie périphérique, vous pouvez consulter la fiche conseils du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, intitulée Les problèmes aux nerfs liés au traitement contre le cancer, le billet de blogue du Réseau canadien du cancer du sein intitulé Mieux vivre avec la neuropathie périphérique induite par la chimiothérapie, ainsi que la capsule éducative sur la prévention et le soulagement de la neuropathie périphérique induite par la chimiothérapie, développé par le CISSS de la Montérégie-Centre.
Changements cognitifs
Le cancer du sein et les traitements peuvent affecter les capacités cognitives (pensées, raisonnement, jugement, apprentissage, attention, mémoire, etc.). Les personnes atteintes peuvent par exemple :
- Se sentir confuses, désorientées.
- Se sentir frustrées, impuissantes.
- Se sentir submergées et dépassées par les évènements.
- Avoir des difficultés à mémoriser ou avoir des trous de mémoire.
- Avoir de la difficulté à faire plusieurs tâches en même temps.
- Avoir de la difficulté à se concentrer.
- Avoir l’impression de fonctionner au ralenti.
- Avoir de la difficulté à structurer leurs idées.
- Avoir de la difficulté à accomplir leurs tâches du quotidien.
- Etc.
Parmi les causes possibles des troubles cognitifs, on retrouve la chimiothérapie et l’hormonothérapie, certains médicaments de soutien, mais aussi les métastases cérébrales et leur traitement. Les changements cognitifs peuvent aussi être causés par des facteurs secondaires tels que la fatigue, l’anémie, les troubles du sommeil, la douleur, la malnutrition, la déshydratation, l’âge avancé, le stress et l’anxiété, etc.
Le type, l’intensité et la durée des symptômes varient beaucoup d’une personne à l’autre. Aucun symptôme n’est à négliger. Si vous ou vos proches observez des changements qui affectent votre qualité de vie, parlez-en à votre équipe de soins sans tarder. Les membres de votre équipe médicale pourront vous conseiller des stratégies adaptées à vos besoins, ou vous dirigeront vers des spécialistes si nécessaire.
Voici quelques stratégies pour prendre soin de vous :
- Pratiquez une activité physique et adoptez une alimentation saine et adaptée. Notre Programme Ma Santé Active peut vous aider à bouger au quotidien et à bien manger selon vos besoins.
- Reposez-vous et accordez-vous des moments de pause.
- Diminuez votre stress grâce avec des activités relaxantes telles que le yoga ou la méditation. La Fondation vous permet d’accéder gratuitement à des séances de yoga oncologique.
- Changez-vous les idées avec des activités que vous aimez et qui vous ressourcent.
- Si l’énergie vous le permet, stimulez votre cerveau avec de la lecture, des jeux, de la musique, du dessin ou en essayant de nouveaux passe-temps.
- Dites à vos proches et à votre entourage comment vous vous sentez. Communiquez-leur clairement vos limites, ainsi que vos besoins.
- Discutez avec votre employeur pour vous aider à accomplir les tâches qui sont devenues plus difficiles.
- Revoyez vos priorités, fixez-vous des objectifs réalistes, et essayez de lâcher prise sur les choses qui vous semblent moins importantes.
- Utilisez des outils pour vous aider à réduire votre charge mentale et à organiser votre quotidien (bloc-notes, agenda, calendrier, rappels et alarmes, etc.).
- Autant que possible, faites preuve d’indulgence et de bienveillance envers vous-même.
- Notre service de soutien psychosocial peut vous aider à développer des stratégies d’adaptation face aux multiples défis qu’engendre un diagnostic de cancer du sein.
Autres ressources
- Retrouvez toutes les capsules éducatives pour la prévention des complications musculosquelettiques à la suite des traitements du cancer du sein, développées par le CISSS de la Montérégie-Centre : Capsules éducatives sur le cancer du sein | Portail Santé Montérégie (santemonteregie.qc.ca)
- Pour plus d’information sur les soins à apporter aux cicatrices, nous vous invitons à consulter notre billet de blogue intitulé Après une chirurgie, tout savoir sur vos cicatrices.