La Fondation cancer du sein du Québec joue un rôle essentiel en oncologie en finançant des projets de recherche novateurs, qui visent à approfondir les connaissances sur le cancer du sein et à développer de nouvelles approches thérapeutiques. Ces initiatives se distinguent par leur potentiel à transformer radicalement la compréhension et la prise en charge de cette maladie. En voici quelques-uns :
Financement en cours
L’équipe du Pr. Simard exploite les avancées technologiques en génomique pour proposer une approche novatrice afin de prévenir plus efficacement le cancer du sein, et de le dépister plus précocement. Elle se base sur une évaluation multifactorielle du risque individuel, beaucoup plus précise que le seul critère de l’âge.
Un simple prélèvement de salive permet d’analyser près de 300 gènes de susceptibilité au cancer du sein, identifiés par l’équipe de recherche, et d’établir un score de risque polygénique (SRP). En combinant ces données avec d’autres facteurs tels que les antécédents familiaux, la densité mammaire et les habitudes de vie, il est possible de classer les femmes en trois catégories de risque.
Cette stratification du risque facilite la recommandation de stratégies de prévention et de dépistage plus adaptées à chaque personne. En adoptant une telle politique de santé publique, on pourrait notamment éviter les examens inutiles chez certaines femmes, tout en identifiant plus efficacement celles qui nécessitent un suivi plus étroit. En fin de compte, une réduction plus efficace du risque pourrait conduire à une diminution des cas de cancer du sein. Une détection plus précoce de la maladie améliorerait la survie et la qualité de vie des personnes touchées.
Le projet PERSPECTIVE a également conduit à une amélioration substantielle de l’algorithme de prédiction de risque BOADICEA, qui est désormais utilisé mondialement via l’application web CanRisk, permettant plus de 1,5 million d’évaluations de risque personnalisées.
Actuellement, le projet est dans sa phase Intégration et Implantation (I&I), où près de 4 500 femmes du Québec et de l’Ontario participent à l’élaboration d’un cadre de référence pour la mise en œuvre d’un dépistage personnalisé basé sur le risque.
La Fondation soutient financièrement le projet PERSPECTIVE depuis ses débuts, un soutien crucial pour ses progrès.
Le Registre québécois du cancer du sein métastatique, soutenu financièrement depuis sa création par la Fondation cancer du sein du Québec (FCSQ), a été lancé en 2021. Cette initiative est une plateforme dédiée à la collecte et au partage d’informations concernant les cas de cancer du sein métastatique au Québec. Comprendre les parcours des patientes actuelles est essentiel pour améliorer la prise en charge des patientes de demain.
Ce registre constitue un outil précieux pour les chercheurs, les sociétés pharmaceutiques et les cliniciens, leur offrant un accès à des données réelles sur les traitements et leurs effets. L’objectif est de faire progresser la recherche et d’améliorer les soins. Le nombre de patientes inscrites au Registre ne cesse d’augmenter au fil des semaines et ce, grâce à la collaboration d’une dizaine d’établissements partenaires.
Parmi ces établissements, on retrouve le Centre universitaire de santé McGill (CUSM), le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), le CHU de Québec-Université Laval (CHUQ), l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR), l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal, le Centre hospitalier de St-Mary, le Centre hospitalier régional de Lanaudière, le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) et l’Hôpital de Chicoutimi. D’autres institutions se joindront bientôt pour enrichir cette base de données essentielle à travers toute la province du Québec.
NexPlasmaGen, une entreprise québécoise, a développé une technologie de plasma froid pour traiter le cancer du sein. Cette technologie est injectée directement au niveau des marges chirurgicales, ciblant les cellules cancéreuses tout en préservant les cellules saines. NexPlasmaGen a pour objectif de réduire les traitements subséquents, tels que la radiothérapie ou une nouvelle chirurgie des marges, et les effets secondaires associés. De plus, l’entreprise vise à diminuer le risque de récidive locale après une tumorectomie. Cette méthode présente plusieurs autres avantages, tels que sa rapidité, sa tolérance, et ne nécessite pas d’anesthésie générale ni de nouvelles interventions planifiées. Les recherches antérieures ont déjà démontré l’efficacité du plasma froid in vitro et chez les rongeurs. Des études cliniques vont à présent être menées pour évaluer son efficacité et sa sécurité chez les patientes, débutant bientôt au centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). La Fondation cancer du sein du Québec finance ce projet, convaincue de son potentiel pour améliorer la survie et la qualité de vie des personnes atteintes de cancer du sein.
Les cellules cancéreuses doivent adapter leur métabolisme pour répondre aux besoins énergétiques et biosynthétiques associés à la croissance rapide de la tumeur primaire et à la colonisation de sites métastatiques. Elles doivent gérer le stress métabolique causé par les conditions changeantes dans la tumeur primaire, par les différentes étapes de la cascade métastatique et par l’exposition aux agents thérapeutiques. Des recherches antérieures ont montré que la flexibilité métabolique est un concept clé qui permet aux cellules cancéreuses agressives de surmonter ces stress en activant divers programmes métaboliques.
L’objectif de ce projet de recherche est d’étudier les voies de signalisation et les réseaux métaboliques que les cellules cancéreuses activent en réponse aux changements locaux dans la tumeur primaire ou dans les microenvironnements métastatiques, aux modifications systémiques comme l’obésité, et aux stress induits par les traitements. Cette recherche vise à révéler les mécanismes moléculaires et cellulaires qui confèrent cette flexibilité métabolique, conduisant finalement à des phénotypes cancéreux agressifs.
Cette connaissance permettra d’identifier des « goulots d’étranglement » métaboliques ou des vulnérabilités pouvant être exploitées pour développer des stratégies thérapeutiques capables de surmonter cette flexibilité métabolique dans le cancer.
Ce projet de recherche mené par les professeurs Benoit Paquette et François-Michel Boisvert se concentre sur la détection précoce des récidives du cancer du sein triple négatif, un type de cancer particulièrement agressif qui ne répond pas aux traitements hormonaux ou aux thérapies ciblant la protéine Her2. Environ 30 % des patientes atteintes de ce cancer voient leur maladie récidiver dans les trois ans suivant le traitement initial.
Actuellement, le suivi des patientes repose sur l’observation des symptômes, ce qui signifie que la récidive est souvent détectée à un stade avancé, réduisant les chances de survie. Le projet vise à développer un test prédictif simple, rapide et accessible, basé sur la détection de marqueurs inflammatoires dans le sang des patientes pendant la radiothérapie. Ce test permettrait d’identifier celles qui sont à haut risque de récidive, pour leur offrir un suivi plus rigoureux et des traitements précoces adaptés.
Le projet implique une collaboration étroite avec des experts du CIUSSS de l’Estrie – CHUS et intègre également la perspective d’une patiente-partenaire, Catherine Wilhelmy, qui apporte une vision précieuse du vécu des patientes. Ce travail promet d’améliorer significativement la prise en charge des patientes atteintes de cancer du sein triple négatif, en réduisant les risques de récidive et en augmentant les chances de survie.
La thérapie endocrinienne adjuvante (TEA) est un traitement sous forme de comprimé prescrit aux femmes atteintes d’un cancer du sein sensible aux hormones, ce qui représente environ 75 % des cas. Ce traitement aide à réduire les risques de récidive et de mortalité. Cependant, un grand nombre de femmes, entre 31 % et 47 %, ne suivent pas ce traitement pendant les cinq années recommandées.
Pour résoudre ce problème, un programme appelé PAcHA (Programme en Pharmacie pour l’Accompagnement des Femmes ayant de l’Hormonothérapie Adjuvante) a été conçu. Ce programme vise à soutenir les femmes dans la prise de leur traitement grâce à des conseils fournis par des pharmaciens spécialement formés.
L’étude pilote a testé ce programme dans 33 pharmacies pour voir s’il aide réellement les femmes à mieux suivre leur traitement. Les résultats de cette étude ont permis d’améliorer le programme et de planifier une étude plus large pour en évaluer l’efficacité. Le programme PAcHA pourrait combler une importante lacune dans les soins aux personnes atteintes de cancer du sein et permettre de maximiser les bénéfices de la thérapie endocrinienne.
Co-financement en cours
Depuis plus de 25 ans, la FCSQ s’engage à la défense des intérêts et au mieux-être des patientes et patients atteints du cancer du sein et de leurs proches. Leur contribution s’affirme tout particulièrement sur le plan des avancées médicales et scientifiques par nos investissements en innovation et recherche de pointe, ainsi que dans des programmes de soutien, de la prévention à la guérison. Dans ce contexte, la FCSQ offre une bourse conjointe au Fonds de Recherche du Québec – Santé et à la Société de recherche sur le cancer pour les projets sur le cancer du sein.
Banque de tissus et de données du Réseau de recherche sur le cancer (RRCancer) – Dre Anne-Marie Mes-Masson
Le cancer du sein, une maladie complexe avec des tumeurs aux caractéristiques variées, nécessite des options thérapeutiques adaptées à chaque patiente. Pour mieux comprendre les cancers du sein, les chercheurs s’appuient sur des données et des échantillons de tissu de haute qualité. Le Réseau de recherche sur le cancer, dirigé par Dre Anne-Marie Mes-Masson au CRCHUM, a mis en place une infrastructure essentielle pour collecter et préserver ce matériel biologique à travers diverses biobanques, dont celle dédiée au cancer du sein.
Grâce à un soutien financier de longue date de la Fondation, y compris une subvention de 500 000 $ en 2015, la biobanque a été utilisée dans le cadre de plusieurs dizaines de projets de recherche. Cette précieuse ressource a permis d’évaluer des milliers d’échantillons de tumeurs à l’aide de techniques avancées comme le micro-étalage tissulaire. Cette technologie permet une analyse rapide et économique de multiples biomarqueurs, afin d’identifier ceux qui pourraient prédire l’efficacité des traitements conventionnels ou indiquer la nécessité de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Apprenez-en davantage sur les biobanques en consultant notre billet de blogue intitulé Connaissez-vous l’importance d’une biobanque?
Prévention du cancer du sein : Optimiser la prise de décision chirurgicale et des stratégies de prévention chez les femmes à haut risque de cancer du sein – Dre Stephanie Wong
Dre Stephanie Wong est professeure adjointe de chirurgie à la faculté de médecine de l’Université McGill et chirurgienne oncologue du sein au Centre du cancer JGH Segal à Montréal. Ses intérêts cliniques et de recherche portent sur les résultats chirurgicaux après un traitement néoadjuvant et les populations de patients à haut risque de cancer. Elle dirige la clinique du sein à haut risque du Centre de Prévention du Cancer de la Famille Stroll de l’HGJ.
Alors que la Canadienne moyenne a un risque de 12 % de développer un cancer du sein au cours de sa vie, certaines femmes se situent sur un continuum à haut risque allant de 20 à 85 %. C’est notamment le cas de celles ayant reçu des traitements de radiothérapie de la paroi thoracique. Pour ces femmes, la gestion du risque de cancer du sein repose sur des stratégies de prévention et de surveillance. Le choix des stratégies de prévention est souvent complexe et prend en considération le risque estimé, la réduction du risque offerte par ces stratégies, leurs effets secondaires possibles, ainsi que l’impact perçu d’un diagnostic de cancer du sein sur la qualité de vie. Bien que la prévention endocrinienne ou la mastectomie bilatérale prophylactique réduisent le risque de manière considérable, elles ne sont pas associées à une nette amélioration de la survie globale. Stéphanie Wong cherche à mieux connaître les caractéristiques des sous-types de cancers du sein qui se développent chez des femmes précédemment traitées par radiothérapie thoracique, leur réaction aux traitements ainsi que leur pronostic. La connaissance de ces éléments pourrait influencer et faciliter la prise de décision concernant les stratégies de prévention, de dépistage et de prise en charge à adopter pour ces sous-groupes à haut risque.
Profiling tumor-stromal interactions in metastatic breast cancer – Dr Mark Basik
Dr. Mark Basik est chercheur adhéré à l’Institut Lady Davis et professeur agrégé aux départements de chirurgie et d’oncologie de l’Université McGill depuis 2003. Il est directeur du laboratoire de génomique du cancer et de recherche translationnelle et de l’équipe interdisciplinaire du cancer du sein au Centre du cancer Segal de l’Hôpital Général Juif. Le laboratoire du Dr Basik fait partie du Réseau de cancérologie (axe Cancer du sein/ovaire du FRQS) et, à ce titre, participe activement à une banque provinciale de tumeurs mammaires et de plasma dans le domaine du cancer du sein.
Dr Mark Basik compte examiner les cellules qui entourent la tumeur lorsqu’elle se propage à l’extérieur du sein (vers le foie, les poumons, la peau ou le cerveau) puisque dans ces cas, les cellules forment un environnement autour de la tumeur qui la protège contre les traitements et les rend inefficaces.
Cibler l’ARNm comme stratégie thérapeutique pour le cancer du sein via eIF4E – Nahum Sonenberg
Ce projet de recherche se concentre sur la façon dont les cellules utilisent l’information génétique pour fabriquer des protéines, un processus essentiel à la vie. Le scientifique derrière ce projet a découvert un élément clé appelé eIF4E, qui joue un rôle central dans la régulation de la production des protéines dans nos cellules. Cette découverte a permis de mieux comprendre comment les protéines sont fabriquées et comment ce processus est contrôlé, en particulier dans des conditions comme le cancer.
Dans le contexte du cancer du sein, il a été découvert que certaines voies de signalisation dans les cellules deviennent hyperactives, ce qui conduit à une augmentation de l’activité d’eIF4E. Cela peut favoriser la croissance des tumeurs. Le projet explore comment cibler ces voies et la machinerie qui fabrique les protéines pour développer de nouveaux traitements contre le cancer du sein. En termes simples, les chercheurs cherchent à « désactiver » les signaux qui poussent les cellules cancéreuses à se multiplier, en espérant ainsi freiner ou arrêter la progression de la maladie.
Cellules souches mésenchymateuses modifiées génétiquement pour le traitement du cancer du sein – Nicoletta Eliopoulos
PTEN-Long est une protéine suppresseur de tumeurs qui est souvent déficiente ou absente chez des personnes atteintes de cancer du sein. Le but principal de ce projet de recherche est de déterminer si les cellules souches mésenchymateuses (CSMs), un type de cellules souches adultes isolées de tissu adipeux humain, peuvent être modifiées pour produire PTEN-Long humain et utilisées pour combattre le cancer du sein. Les objectifs spécifiques sont :
- D’évaluer les effets de CSMs humains modifiées pour produire PTEN-Long sur des cellules cancéreuses du sein en culture ;
- De déterminer si l’administration de CSMs produisant PTEN-Long cause des effets antitumoraux chez les rongeurs atteints de cancer du sein.
Cette étude novatrice est la première à évaluer la livraison de PTEN-Long par des cellules souches pour le traitement du cancer du sein. Elle vise à faire avancer la recherche contre la maladie et à améliorer la survie des patients.
L’effet des récepteurs cannabinoïdes sur la survie au cancer du sein – Caroline Diorio
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent et la deuxième cause de décès chez les Canadiennes. Bien que les thérapies actuelles soient efficaces, certaines tumeurs du sein reviennent ou résistent à ces thérapies. Il est donc important de trouver de nouveaux traitements. Les cannabinoïdes, les composants actifs de la marijuana, sont dans la mire comme nouveaux traitements, car ils semblent empêcher les cellules cancéreuses de se multiplier, de migrer et d’envahir d’autres organes. C’est en se liant aux récepteurs CBR1 et CBR2 que les cannabinoïdes propagent leurs activités anticancéreuses. L’hypothèse des chercheurs est qu’une concentration plus élevée de ces récepteurs dans la tumeur mammaire serait un indicateur de moins bonne survie ou de plus grand risque de récidive chez les femmes atteintes d’un cancer du sein. Ce projet a pour but d’évaluer le lien entre l’expression tumorale des récepteurs CBR1 et CBR2, la survie et la récidive chez les patientes atteintes d’un cancer du sein. Sont utilisés dans le cadre de l’étude des tissus de femmes diagnostiquées avec cancer du sein ayant accepté de participer à une biobanque et qui sont suivies au Centre des maladies du sein de Québec. L’expression de CBR1 et CBR2 est mesurée en suivant les standards cliniques. En mesurant l’expression des récepteurs des cannabinoïdes lors du diagnostic, les chercheurs pensent pouvoir identifier les femmes à risque de mourir précocement ou de récidiver davantage. Ces récepteurs pourraient alors être exploités comme cibles thérapeutiques.
Financement terminé
Les galectines sont une classe de protéines possédant des propriétés immunosuppressives (qui empêchent l’activation du système immunitaire) et qui sont exprimées à des niveaux anormalement élevés dans les cellules tumorales associées à plusieurs cancers, dont le cancer du sein triple négatif. Les cellules échappent alors au système de défense de l’organisme et se développent. L’équipe du Dr Saint-Pierre développe une boîte à outils visant à freiner spécifiquement l’action des galectines, ce qui permettrait dans le futur de développer des traitements ciblés et d’offrir plus d’options aux personnes atteintes de la maladie.
Ce concours vise à soutenir des programmes d’amélioration de la qualité des soins, des projets d’application clinique ainsi que des initiatives éducatives visant à combler les lacunes dans les soins et services liés au cancer du sein ainsi que les disparités en matière d’éducation au sein du système de santé au Québec. Afin de garantir la plus haute qualité de sélection des projets, un processus d’examen par les pairs a été utilisé pour évaluer les propositions. Voici les projets selectionnés pour l’éedition 2020 du concours.
Ganglion sentinelle et dissection axillaire ciblée chez patientes avec cancer du sein ganglion positif et aisselle cliniquement négative – Dre Léamarie Meloche-Dumas
Malgré les progrès réalisés, les traitements contre le cancer du sein peuvent encore causer des effets secondaires importants. Grâce à l’amélioration des traitements médicamenteux et de la radiothérapie, il est désormais possible de réduire l’importance de la chirurgie dans certains cas. Par exemple, une étude a montré que la biopsie du ganglion sentinelle (BGS) est tout aussi efficace, mais moins invasive, que la dissection axillaire (DA) chez les patientes dont les ganglions sont cliniquement normaux, même si 1 ou 2 ganglions sont positifs.
Au moment de l’étude, une nouvelle recommandation était proposée pour étendre l’utilisation de la BGS, même si un ganglion est déjà confirmé positif par une biopsie échographique. Cependant, cette recommandation reposait sur l’avis d’experts et n’avait pas encore été validée par des études.
La dissection axillaire ciblée (DAC), qui consiste à retirer précisément le ganglion positif grâce à une technique de guidage, s’est révélée beaucoup plus précise après une chimiothérapie préopératoire. L’étude visait à évaluer deux choses : d’abord, la faisabilité et la précision de la BGS chez les patientes dont un ganglion a été confirmé positif par biopsie, et ensuite, si la DAC peut améliorer cette précision pour éviter des chirurgies inutiles chez environ 1 femme sur 7 atteintes de cancer du sein.
Impact d’une intervention virtuelle favorisant de saines habitudes d’activité physique alimentaires chez des femmes ayant été atteintes d’un cancer du sein – Dr Angelo Tremblay
Les ressources pour promouvoir de saines habitudes de vie, afin de prévenir certaines maladies, ont souvent été insuffisantes au Québec et ailleurs au Canada. Ce projet a proposé de développer un programme innovant pour encourager l’activité physique et de bonnes habitudes alimentaires chez les femmes en rémission d’un cancer du sein, en utilisant une plateforme virtuelle.
Le programme a recruté 80 femmes qui ont été réparties aléatoirement en deux groupes pendant 12 semaines : l’un a reçu une supervision directe par un kinésiologue et un nutritionniste lors de rencontres hebdomadaires, tandis que l’autre a été encadré via une plateforme Web avec un soutien téléphonique.
Les habitudes de vie, la condition physique, le bien-être perçu, ainsi que les marqueurs de risque de syndrome métabolique ont été évalués au début et à la fin du programme. Des cliniques de médecine familiale de la région de Lanaudière et de Québec ont participé à l’étude.
À terme, ce projet a permis de valider cette intervention Web novatrice pour promouvoir de saines habitudes de vie et de créer une banque de données qui a renforcé la collaboration entre les milieux de soins primaires et les institutions universitaires.
Activité physique adaptée pour vous : une étude interventionnelle pour des femmes avec un diagnostic de cancer du sein et rapportant une détresse émotionnelle majeure – Dr Paquito Bernard
Entre 10 à 35 % des femmes qui reçoivent un diagnostic de cancer du sein vivent une importante détresse émotionnelle. Les traitements actuels se résument généralement à un suivi psychologique, combiné ou non à la prise de médicaments antidépresseurs. Bien que l’activité physique soit reconnue pour son potentiel à diminuer les symptômes associés à la dépression et à l’anxiété, cette thérapie complémentaire n’est pas intégrée d’emblée dans les plans d’intervention. Le Dr Paquito Bernard et son équipe ont proposé d’évaluer quels seraient les effets d’une intervention d’activité physique adaptée (APA) et personnalisée sur les symptômes anxio-dépressifs et sur le sommeil de femmes touchées par un cancer du sein avec une détresse émotionnelle. Cette étude est réalisée en collaboration avec l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et l’Hôpital Santa Cabrini. À long terme, cela pourrait permettre d’offrir davantage d’options de traitement pour améliorer la qualité de vie des femmes qui sont touchées par le cancer du sein.
Co-financement terminé
Une kinase morte favorise la progression du cancer du sein triple négatif : définition des fonctions des complexes protéiques PEAK1 dans la croissance tumorale et la métastase – Jean-François Côté
Un pourcentage important de patientes atteintes d’un cancer du sein reçoit un diagnostic de récidive métastatique. La formation de métastases est un processus pathologique par lequel les cellules tumorales du sein quittent la glande mammaire et migrent vers d’autres organes pour s’y établir. Ce sont ces sites tumoraux secondaires qui constituent une menace pour la vie des patientes atteintes d’un cancer du sein.
Le projet de recherche dirigé par le Dr Jean-François Côté à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) se concentre sur les mécanismes moléculaires qui facilitent la formation de métastases dans le cancer du sein, en particulier pour le cancer du sein triple négatif (CSTN), une forme particulièrement agressive et difficile à traiter. L’équipe de recherche a identifié une protéine clé, nommée PEAK1, qui joue un rôle crucial dans la croissance et la formation de métastases. En étudiant les mécanismes sous-jacents à l’implication de PEAK1, les chercheurs espèrent développer des thérapies ciblées pour mieux traiter le CSTN.
En parallèle, l’équipe explore également le phénomène de dormance des cellules cancéreuses, où certaines cellules se propagent vers d’autres organes, s’endorment pendant des mois ou des années, puis se réveillent pour créer des métastases. À l’aide d’approches de génomique fonctionnelle, les chercheurs cherchent à identifier les régulateurs de cette dormance, avec l’objectif à long terme de traduire ces découvertes en applications cliniques. Ces recherches promettent de mieux comprendre le cancer du sein métastatique et de développer des traitements plus précis pour prévenir les récidives et améliorer la prise en charge des patientes.
B7-H4, une cible thérapeutique dans les cancers du sein triple négatifs associés à un mauvais pronostic – Dre Morag Park
Une femme sur huit développera un cancer du sein au cours de sa vie. Les cancers du sein de type triple négatif (CSTN) représentent de 15-20 % des cancers diagnostiqués et sont associés à de mauvais pronostics. Il n’existe pas de thérapie ciblée pour les CSTN. Une nouvelle approche thérapeutique prometteuse consiste en l’utilisation du système immunitaire du patient pour détruire les cellules cancéreuses. L’infiltration de cellules immunitaires à l’intérieur de la tumeur est associée à un meilleur pronostic et à une sensibilité accrue aux thérapies standards. L’équipe du Dre Morag Park a démontré que B7- H4, un régulateur négatif de l’activité des cellules immunitaires et de la croissance tumorale est fortement exprimé dans les CSTN de mauvais pronostic. De plus, l’équipe de recherche a pu identifier des régulateurs potentiels de B7-H4. L’objectif est de découvrir comment B7-H4 altère l’immunité antitumorale et la progression des tumeurs. Le but ultime étant de développer des stratégies pour inhiber son expression, afin d’augmenter les réponses immunitaires, et ainsi offrir de nouvelles approches thérapeutiques pour traiter ces CSTN.