Soya et cancer du sein : mythe ou réalité?
La recette
Bol d’edamames à l’asiatique par Hélène Laurendeau, nutritionniste épicurienne
Préparation
moins de 10 minutes
Portions
1 personne
Ingrédients
- 330 ml (1 1/3 tasse) d’edamames bio en cosse
- 5 ml (1 c. à thé) de sauce soya
- 5 ml (1 c. à thé) de vinaigre de riz
- 2,5 ml (1/2 c. à thé) d’huile de sésame grillée
- Une pincée de piment d’Espelette, au goût
- Graines de sésame, si désiré
Étapes
- Faire cuire les edamames sur la cuisinière ou au micro-ondes, en suivant les indications sur le sac.
- Égoutter les fèves, et les déposer dans un bol. Ajouter tous les assaisonnements (selon votre tolérance du moment) et mélanger à la cuillère.
- Déguster avec les doigts, en mâchouillant chacune des cosses pour en extraire les fèves avec les dents.
Pour en savoir plus
Les hormones sont des messagers physiologiques sécrétés dans le sang pour communiquer à travers le corps. En se liant à leur récepteur respectif, comme une clé dans une serrure, elles déclenchent une action précise dans la cellule. Les œstrogènes et la progestérone sont les deux principales hormones féminines, qui jouent plusieurs rôles essentiels dans le corps, notamment au niveau des seins, qui sont influencés par leur fluctuation tout au long de la vie.
Les phytoœstrogènes sont des substances chimiques naturellement présentes dans certains aliments d’origine végétale, telles que les légumineuses. La fève de soya est une source d’isoflavones, un type de phytoœstrogènes. Ayant une structure moléculaire semblable à celle de l’œstrogène, les phytoœstrogènes auraient une action semblable une fois ingérés, mais avec un effet jusqu’à 100 fois plus faible que les hormones produites par le corps ou synthétiques.
L’œstrogène joue un rôle dans la croissance des cellules du sein. Le type et la durée d’exposition des cellules mammaires à cette hormone influencent le niveau de risque de développer un jour un cancer du sein. De plus, les cellules de certains types de cancers du sein dits hormonodépendants possèdent des récepteurs à l’œstrogène. En s’y fixant, cette hormone stimule le processus de croissance des cellules cancéreuses. C’est pourquoi certaines personnes craignent que les phytoœstrogènes consommés n’agissent de la même façon que l’œstrogène, favorisant ainsi le développement du cancer du sein, sa progression, ou encore la récidive de la maladie.
Toutefois, les données scientifiques démontrent qu’il existe une différence entre la consommation de phytoœstrogènes provenant de sources alimentaires et les phytoœstrogènes concentrés et isolés provenant de suppléments.
Les données scientifiques les plus récentes tendent à démontrer que la consommation d’aliments à base de soya pourrait réduire le risque de cancer du sein. Par ailleurs, les observations actuelles portent également à croire que le soya consommé de façon modérée dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée est sans danger pour les survivantes au cancer du sein, et qu’elle pourrait même être associée à une diminution du risque de récidive, voire à une meilleure survie.
Bien que les études récentes fournissent des preuves substantielles pour conclure à l’existence d’effets positifs d’une consommation alimentaire de soya avant, pendant et après les traitements, l’ampleur des bénéfices démontrés est très variable selon les études. On ne comprend pas encore complètement les mécanismes sous-jacents qui pourraient expliquer l’hétérogénéité de ces résultats.
Les bénéfices de la consommation de produits de soya pourraient dépendre de nombreux facteurs et de différences interindividuelles, telles que la capacité à métaboliser les isoflavones, les habitudes alimentaires (types d’aliments et quantités consommées, associations alimentaires, fréquence et durée de la consommation), le moment de l’exposition aux isoflavones, le profil hormonal des personnes ou encore les caractéristiques du cancer du sein.
Bien que les études démontrent des bénéfices en lien avec la consommation de produits de soya, cela ne signifie pas qu’il est nécessaire d’en consommer, surtout si cela ne fait pas partie de vos habitudes alimentaires.
En conclusion, les données actuelles ne justifient pas l’exclusion totale et systématique des produits de soya avant, pendant, ou après les traitements du cancer du sein. Le soya est une source intéressante de protéines, de fibres et de micronutriments, qu’il est tout à fait possible d’intégrer à son alimentation. Les personnes qui le désirent peuvent donc consommer des produits de soya de façon modérée et dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée. Une consommation modérée correspondrait à 1 à 2 portions par jour.
Exemples de portions :
- 100 g de tofu
- 100 g de tempeh
- 1/2 tasse (60 g) d’edamame (fèves de soya)*
- 1 1/3 tasse d’edamame (fèves de soya) en cosses*
- 1 tasse (250 ml) de boisson de soya (communément appelé “lait” de soya)
- 25 g de miso
*Suivre les instructions indiquées sur le sac pour la cuisson.
Bon à savoir! Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’huile de soya et la sauce soya ne contiennent pas de phytoœstrogènes.
Étant donné qu’il n’est pas possible de déterminer la quantité d’isoflavones présente dans les produits transformés, il est préférable par précaution de privilégier autant que possible les sources naturelles de soya au détriment des produits industriels qui contiennent dans la liste des ingrédients des protéines, isolats de protéines, concentrés ou poudres de soya.
Un comprimé de supplément de soya ou d’isoflavones peut contenir une quantité très importante d’isoflavones concentrés et isolés. Par ailleurs, des études ont observé une association entre la consommation de tels suppléments et une augmentation du risque de cancer du sein, d’autant plus pour les femmes ayant des antécédents familiaux de la maladie. La consommation de tels suppléments n’est donc pas recommandée en prévention du cancer du sein.
En plus de n’avoir aucun bénéfice prouvé, l’utilisation de suppléments alimentaires à base de soya ou d’isoflavones est également déconseillée après un diagnostic de cancer du sein, pendant ou après les traitements.
Bon à savoir ! De manière générale, il est recommandé de toujours obtenir l’approbation de son équipe de soins avant de consommer un supplément alimentaire.
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- Recommandations du réseau NACRE (France)
- ANSES (France) – En se basant sur des études biologiques, épidémiologiques et pharmacologiques, l’Agence de sécurité sanitaire des aliments (Anses) recommande de ne pas dépasser 1 mg d’isoflavones par kilo de poids corporel et par jour
Il est important de noter que la Fondation cancer du sein du Québec offre uniquement de l’information générale, qui ne remplace pas les recommandations de votre professionnel de santé. Ce dernier peut vous aider à prendre une décision éclairée et personnalisée, en prenant en considération votre situation personnelle et vos habitudes alimentaires.