Découvrez les 5 faits saillants de notre « Forum, santé des seins », présenté par notre Grand partenaire la Banque Nationale, qui s’est tenu virtuellement le 14 mai dernier. Pour cette 6e édition, plus d’une dizaine de spécialistes ont présenté des conférences sur les avancées de la recherche : des études en laboratoire aux traitements chez le patient.
Les avancées en médecine de précision et les inhibiteurs de PARP
Dr Jean-Yves Masson
On sait aujourd’hui que des dommages génétiques, ou mutations, peuvent mener au cancer du sein. Il existe différents gènes dont le rôle est de surveiller et de réparer l’ADN endommagé pour prévenir le développement du cancer. C’est le cas notamment des gènes BRCA et PALB2. Mais une anomalie dans l’un de ces gènes pourrait l’empêcher de remplir ses fonctions de surveillance, augmentant ainsi le risque de développer un cancer du sein.
Et s’il était possible de repérer ces mutations pour détruire spécifiquement les cellules cancéreuses? C’est ce que cherche à découvrir l’équipe du Dr Jean-Yves Masson. En effet, les mutations dans le gène PALB2 représentent des vulnérabilités que l’on peut cibler avec des molécules nommées inhibiteurs de poly(ADP)ribose polymérase (PARPi).
Des essais cliniques tentent actuellement d’identifier quelles mutations du gène PALB2 répondent aux PARPi, dans le but d’offrir des traitements personnalisés. Un séquençage de l’ADN permettrait de déterminer quel patient pourrait bénéficier de ce type de thérapie.
Les bactéries, nos amies… en cancer du sein!
Dr Réjean Lapointe
Depuis plus d’une décennie, nous connaissons l’importance de la composition du microbiome intestinal pour notre santé. Aujourd’hui, une nouvelle étape dans ce domaine vient d’être franchie après la découverte d’un microbiome à l’intérieur même des cellules tumorales, qui ouvre de nouvelles perspectives en immunothérapie. Le laboratoire du Dr Réjean Lapointe cherche en premier lieu à mieux comprendre le lien entre ce microbiome intratumoral, la stimulation du système immunitaire local, et le devenir des cellules cancéreuses.
Il semblerait que l’abondance du microbiome soit lié à une meilleure survie des patients. L’équipe du Dr Lapointe cherche à identifier plus précisément les différentes espèces de bactéries présentes dans les cellules tumorales pour mieux comprendre leur rôle et pour déterminer celles qui pourraient avoir un impact positif sur l’évolution du cancer.
Ces découvertes mèneront peut-être à de nouvelles thérapies visant à injecter des bactéries dans les tumeurs cancéreuses pour déclencher une réponse immunitaire et ainsi améliorer les traitements du cancer du sein.
Les vaccins contre le cancer et leur application comme traitement du cancer du sein
Dre Marie-Claude Bourgeois-Daigneault
Nous sommes tous familiers avec les vaccins proxylactiques, dont l’objectif est de mobiliser notre système immunitaire pour prévenir l’apparition de certaines maladies. Mais les vaccins peuvent également être utilisés comme thérapies contre le cancer, en permettant aux cellules du système immunitaire du patient de reconnaître et d’éliminer les cellules cancéreuses. Puisqu’elles patrouillent le corps en entier via la circulation sanguine et lymphatique, les cellules du système immunitaire peuvent atteindre même les métastases et prévenir la rechute. Le défi est de trouver comment identifier spécifiquement les cellules cancéreuses selon les différents types de cancer. Bien qu’aucun vaccin thérapeutique ne soit encore approuvé, la recherche continue avec plus de 230 études cliniques en cours, à travers le monde. Au Québec, une étude tente de développer un vaccin qui puisse reconnaître les cellules cancéreuses en ciblant HER2 pour mobiliser le système immunitaire de façon spécifique.
Détection et gestion des symptômes pour améliorer le traitement du cancer du sein : projet e-IMPAQc
Dre Sylvie Lambert
Nous savons que les personnes traitées pour un cancer du sein peuvent vivre de nombreuses difficultés tout au long du parcours de soins. Toutefois, il n’est pas toujours évident de savoir comment, quand, ni à qui adresser ces différentes problématiques. Afin d’améliorer la détection et l’évaluation des symptômes, l’équipe de Sylvie Lambert développe et implante au Québec un programme électronique innovant et gratuit, appelé e-IMPAQc. Ce programme permet aux patients qui suivent un traitement contre le cancer d’auto rapporter leurs effets secondaires de manière systématique à l’aide de questionnaires standardisés. En plus de faciliter la communication et la collaboration entre le patient et l’équipe de soins, l’utilisation du programme permet une prise en charge plus rapide des symptômes et un suivi plus efficace. De plus, en replaçant le ressenti et la perception du patient en premier plan, ce dernier se sent plus écouté et soutenu. Globalement, c’est sa qualité de vie qui peut s’améliorer, et même peut-être ses chances de survie. Le programme recueille également les commentaires des proches-aidants, pour les soutenir dans leur rôle. Les recherches visent à s’assurer que le programme réponde bien aux différents besoins de personnes atteintes de cancer.
Les avancées de la recherche clinique, lumière sur le projet PERSPECTIVE : intégration et mise en œuvre
Dr Jacques Simard
Actuellement, les recommandations du Programme québécois de dépistage du cancer du sein recommande aux femmes âgées de 50 à 69 ans de passer une mammographie de dépistage. Bien que l’âge soit l’un des principaux facteurs de risque du cancer du sein, il en existe de nombreux autres, tels que la densité mammaire, les habitudes de vie ou encore les mutations génétiques. Est-ce donc suffisant d’émettre des recommandations pour la population générale en se basant sur ce seul facteur?
En collaboration avec de nombreux partenaires, l’étude PERSPECTIVE cherche à déterminer si une approche de dépistage personnalisée basée sur le niveau de risque individuel est possible et à établir un cadre de référence pour soutenir sa mise en œuvre de manière optimale dans le système de santé canadien.
Plus de 5000 femmes âgées entre 40 et 69 ans ont été recrutées au Québec et en Ontario pour cette étude, qui met en lumière des outils novateurs de stratification du risque combinant informations génétiques et d’autres facteurs.
Dans le cadre de l’étude, un plan d’action est proposé selon la catégorie de risque et comporte des recommandations en termes d’âge, d’examens complémentaires, ou encore en termes de fréquence de dépistage.
L’étude PERSPECTIVE a permis de générer des données probantes sur la faisabilité, l’acceptabilité, l’adoption, les enjeux sociaux et éthiques ainsi que sur la rentabilité d’une telle approche personnalisée.
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Nous souhaitons remercier encore tous les conférenciers et personnes s’étant impliqués à la réussite de cet évènement annuel scientifique. Merci également à tous nos partenaires pour leur participation et leur implication.