En ce mois de la sensibilisation au cancer du sein, je vous écris car cette cause me tient beaucoup à cœur. Je souhaite pouvoir aider d’autres femmes en partageant mon histoire.
Je me présente, Julie Beauchamp, j’ai 30 ans et j’ai subi une double mastectomie préventive en juillet 2016 pour diminuer mes risques de développer un cancer.
Voici mon histoire. J’étais jumelle identique, ma sœur a eu un cancer du sein a 25 ans. Elle a passé à travers la chimiothérapie, la radiothérapie et une mastectomie bilatérale. Elle était en rémission, tout allait bien.
Mais quelques mois plus tard, en octobre 2016, 11 métastases cérébrales ont été découvertes. Elle s’est battue de nouveau et du encore recevoir des traitements de radiothérapie. Malheureusement ça n’a pas fonctionnée… En mars, on comptait 25 métastases. Le 29 avril 2016 à l’âge de 28 ans, elle est décédée.
Ma sœur n’avait fait aucun test génétique, ce pourquoi nous ne comprenions pas pourquoi son cancer était si agressif. Depuis mes 25 ans, l’âge du diagnostic de ma sœur, mon médecin de famille me prescrivait des résonances magnétiques tous les ans et m’avait recommandé une mastectomie préventive. À l’époque, j’avais refusé. Pour moi c’était inconcevable de me faire retirer ma poitrine, même si ma sœur me le recommandait aussi fortement dans ses derniers jours…
À sa mort j’ai revu la chirurgienne et j’ai décidé d’avoir cette chirurgie. Tout a été très rapide. J’ai vu la chirurgienne en mai, le plasticien en juin et ils m’ont opérer le 16 juillet 2016. Ils ont mis des prothèses temporaires que le plasticien gonflait à toutes les 4 semaines puis ils ont changé les prothèses le 21 décembre pour des prothèses de gel. Voilà que je vais bientôt avoir ma troisième chirurgie pour reconstruire mes mamelons.
J’ai aussi décidé de passer des tests génétiques. Je voulais savoir après ma mastectomie si j’avais fait le bon choix… et finalement je suis porteuse d’un TP53, appelé le syndrome de Li-Fraumeni. Ce gène fait partie des syndromes génétiques prédisposant au cancer. Les cancers en cause sont ceux des tissus mous (muscles surtout), des seins, des os, de la peau, du côlon, du pancréas, des surrénales, du cerveau et du sang (leucémie). Ce syndrome est le risque de développer simultanément plusieurs de ces cancers. Mon intuition était donc bonne. Je sais maintenant que j’ai bien fait de subir cette intervention.
Je suis persuadée que raconter mon histoire pourrait aider des gens. C’est loin d’être facile moralement, car oui il y a des jours où je pleure en me regardant dans le miroir. J’ai vu ma sœur traverser la maladie, nous étions extrêmement proches. Malgré tout cela, je suis une personne extrêmement positive et j’essaie toujours de donner le meilleur de moi-même dans tout ce que j’entreprends.