
Décrite comme une étape clé dans le processus de changement ou de deuil, l’acceptation précède l’adaptation (et la reconstruction) suite à une nouvelle déstabilisante. Souvent plus facile à dire qu’à faire, accepter un diagnostic et s’adapter à sa vie avec un cancer du sein peut être un processus long et ardu. Il est donc tout à fait normal de ressentir différentes émotions, comme de la colère, la frustration ou encore un sentiment d’injustice.
Mais que veut dire « accepter » exactement?
Pour certaines personnes, le terme d’« acceptation » est difficile à envisager dans le cas d’un cancer. Après tout, comment accepter l’inacceptable? Accepter ne veut cependant pas dire abandonner, renoncer, ou se résigner à la situation…C’est plutôt reconnaître l’existence d’événements ou d’émotions difficiles, et être capable de ne pas les juger en permanence. Ainsi, cela permettrait de faire face aux changements avec plus de résilience et en agissant avec les circonstances et non contre elles. Cela n’enlève rien au fait que ce nouveau chemin à emprunter n’est certainement pas celui qui était espéré.
Le processus d’acceptation du cancer du sein
Un diagnostic de cancer du sein peut entrainer de nombreux changements et deuils au quotidien, plus ou moins rapides et permanents. Un processus d’acceptation se met alors en place suite à cette lourde annonce. Ce dernier comprend différentes étapes, que nous allons explorer ci-dessous. N’oubliez pas : chacune de ces dernières n’est pas “obligatoire”, n’a pas forcément un ordre défini (vous pouvez également faire des allers-retours entre les étapes) et n’a pas de durée spécifique. Il ne faut pas vous inquiéter, ni vous comparer à quelqu’un ayant eu un diagnostic similaire, qui semble mieux le prendre que vous. Cela dépend de chacun : ce processus est très personnel et dépend également du diagnostic reçu.
Découvrez nos conseils afin de mieux comprendre les étapes du cheminement vers l’adaptation.
1. Le déni : “Ce n’est pas possible! C’est une erreur !”
L’annonce du diagnostic de cancer du sein et les changements qui en découlent peuvent causer une réaction traumatique. Le déni et un mécanisme de défense normal, qui permet de se protéger pour absorber le choc, tout en se laissant le temps de mobiliser les ressources nécessaires pour faire face à la situation. Si c’est votre cas, rassurez-vous, il est tout à fait normal de passer par là.
2. La colère : “Pourquoi moi? Ce n’est pas juste!”
Lorsque le choc commence à s’estomper, il est fréquent d’entrer dans une nouvelle phase où vous commencez à réaliser ce qui arrive et à vous imaginer la vie avec la maladie. Ces projections peuvent parfois entrainer une vague d’émotions intenses remplies de colère contre ce diagnostic et de confusion face à cette nouvelle situation.
3. La négociation : « Et si je fais (…)?”
Ce passage est beaucoup plus spirituel : c’est le moment ou vous pourriez être amené.e à créer des accords avec vous-même (ou avec une entité, selon vos croyances) pour tenter de modifier la situation actuelle, pour éviter une situation future néfaste, ou même pour conclure une promesse de guérison. Par exemple avec l’utilisation de compromis : « si je fais (…) durant un temps défini, alors ce que je souhaite arrivera ». C’est une façon d’avancer normale, qui donne à la personne touchée par le cancer du sein un sentiment de récupérer une part de contrôle sur son corps et la maladie.
4. La tristesse ”Ma vie ne sera plus jamais comme avant”
Il s’agit de la pleine prise de conscience de la perte de sa santé, mais aussi de sa vie d’avant et/ou de certains projets. Il est possible que vous ressentiez beaucoup de tristesse, et c’est tout à fait normal. N’oubliez pas : exprimer ses émotions permet souvent de mieux les supporter. Pour mieux vous sentir, vous pourriez par exemple partager votre expérience avec des personnes vivant la même chose que vous. Rejoignez nos groupes Facebook privés : Parlons cancer du sein, et : Club stade 4. Sur ces plateformes, vous pourrez échanger librement et peut-être vous sentir plus compris.e et soutenu.e.
Et après ?
L’acceptation est le résultat suite à ce processus. Cet état mental permet de trouver les ressources nécessaires pour aller de l’avant et s’adapter au cancer du sein et à ses conséquences. Au-delà du terme « acceptation », il s’agit d’être en capacité de supporter la situation suite au diagnostic, et de « faire avec » pour appréhender la vie différemment. C’est un peu comme se dire : « Je vis avec, je suis prêt.e pour ce qui arrive ». Il est bien entendu parfois très difficile d’atteindre cette pensée, dépendamment de la situation, et c’est pourquoi la Fondation vous offre un service gratuit de soutien psychosocial.
Notre service de soutien psychosocial est disponible pour vous soutenir dans ce processus et pour vous accompagner ainsi que votre famille à travers les multiples défis émotionnels qu’engendre le cancer du sein. N’hésitez pas à nous appeler au 1-855-561-ROSE ou à nous écrire à soutien@rubanrose.org