Je serai toujours surpris par mon bénévolat. Surpris du travail varié qu’il me réserve, par les milieux qu’il me fait découvrir et par le large éventail de personnes, fussent-elles clients, bénéficiaires ou collègues qu’il me permet de rencontrer.
Ma dernière surprise : que l’on me demande d’écrire quelques mots sur mon expérience de bénévole. Je vous la résume donc.
Un après-midi de juillet 2013, je retournais à la maison laissant derrière moi le travail de mes 38 dernières années. Contrairement à ce que je croyais à ce moment, ce n’était pas la fin. J’étais toujours animé de ce que je crois être une passion, peut-être devrais-je dire une obsession : je voulais être utile, faire quelque chose, servir à quelque chose.
Je me suis donc mis à la recherche d’un endroit qui m’accueillerait. J’avoue que la démarche n’a pas toujours été facile : on ne trouve pas son bénévolat dans le temps de le dire. Les défis les plus intéressants ne sont pas affichés ; s’ils le sont, nous sommes nombreux à les vouloir. Quand on pense avoir trouvé, on réalise parfois que ce n’est finalement pas ce que l’on souhaitait.
J’ai mis quatre ans à trouver mon bénévolat. Pendant ces années, j’ai occupé plusieurs postes : livreur de repas dans les écoles, préposé dans une banque alimentaire, préparateur de boîtes de fruits et légumes frais, membre d’un conseil d’administration, commis comptable. J’ai « bénévolé » au service de personnes dans le besoin, de personnes handicapées et de personnes qui essaient de s’en sortir. Toutefois, bien que toutes ces expériences bénévoles aient été intéressantes, j’éprouvais la sensation qu’elles étaient incomplètes. J’allais bientôt découvrir ce qu’il leur manquait.
Un jour, le hasard aidant, je me suis retrouvé « réceptionniste » à la Fondation du cancer du sein du Québec. Sans le savoir, je venais de trouver mon bénévolat. Je vous explique.
Au-delà des notions de service, d’utilité et d’accomplissement que le bénévolat sous-tend, je dois y ajouter, depuis que je suis à la Fondation, celle d’illumination. Mon bénévolat m’illumine. Il m’illumine car je suis constamment touché par la lumière qui se dégage des personnes atteintes. Cette lumière, elle est dans leurs mots, dans leur attitude, dans leur volonté, dans leur lutte. Je trouve également de la lumière dans le travail, le dévouement et la générosité de toute l’équipe de la Fondation qui ne ménage rien pour soutenir quotidiennement les personnes atteintes et pour faire avancer les connaissances médicales et les techniques de soins.
Je remercie la Fondation de me permettre de vivre pleinement mon bénévolat, surprises incluses. Je remercie surtout les personnes qui y projettent une lumière enrichissante.
Jean Tanguay,