L’activité physique: une alliée de taille dans la lutte contre le cancer

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Je suis une personne active. Le sport fait partie de ma vie depuis que je suis toute petite. L’activité physique a toujours été pour moi un exutoire, une manière de gérer les évènements difficiles, de garder le moral et d’avoir l’esprit libre… du moins pour un moment. Ironiquement, les mois précédents mon diagnostic furent ceux durant lesquels je me suis sentie le plus en forme de ma vie. Je m’entrainais, je courrais quotidiennement et je faisais très souvent des randonnées en montagne.

On le sait, un diagnostic de cancer, ça fait peur, quel qu’en soit le stade, le grade ou le type. Brusquement, cette annonce a chamboulé ma vie, et les rendez-vous médicaux ont vite remplacé mes occupations courantes. Une fois passé le choc initial, je questionnai mes médecins et compris que, pour passer à travers cette épreuve, je devais continuer à bouger. Ainsi, tranquillement je recommençai à pratiquer mes sports favoris (sauf la course que j’ai troquée pour le yoga). Alors que je croyais que le cancer entraînerait chez moi un état de faiblesse qui me forcerait à demeurer sédentaire, je réalisai que, en respectant ses propres limites, ce n’était pas le cas.

Au début, alors que les rendez-vous médicaux s’enchaînaient, je vivais en état d’anxiété permanent. L’angoisse et l’attente des résultats me hantaient; je souffrais d’insomnie, j’étais déprimée et je ne mangeais presque plus. Je ressentais un immense besoin de me défouler et d’évacuer mon stress. Pour remonter la pente, je comptai non seulement sur l’appui de mes proches, mais je recommençai aussi à bouger. Car malgré tout, je me sentais quand même assez en forme, physiquement parlant.. Ainsi, mes séances d’entraînement me permirent d’oublier momentanément ma situation et de garder espoir. Cela prit d’ailleurs tout son sens lorsque je réalisai que, les jours où j’étais active, j’arrivais à manger et à dormir sans médication!

L'activité physique: une alliée de taille dans la lutte contre le cancer

Les traitements et les chirurgies résultant d’un diagnostic de cancer entrainent souvent  l’isolement (c’est ce qui m’est arrivé) et l’abandon des études ou du travail. Naturellement, juste après la chirurgie et durant les traitements qui suivirent, il m’était plus difficile d’être active, mais, en respectant mes limites, en écoutant les recommandations des médecins et en changeant légèrement ma routine, j’y suis arrivée. Ainsi, entre les rendez-vous médicaux, je réintégrai certaines activités physiques à mon horaire, et je retrouvai une vie sociale salutaire pour mon moral.

Malheureusement, le cancer du sein affecte aussi notre féminité et notre image corporelle. Il est parfois difficile de se sentir belle suite aux soins médicaux souvent invasifs qu’on nous prodigue. La perte des cheveux, la prise de poids, l’apparition de cicatrices et les brûlures sont autant d’effets secondaires que nous devons supporter. Le sport me permit de retrouver un peu de contrôle sur mon apparence, d’apprivoiser et d’aimer mon nouveau corps. De plus, la pratique du yoga m’offrit l’occasion d’entrer en contact avec des femmes vivant les mêmes difficultés que moi et d’échanger  avec elles.

L'activité physique: une alliée de taille dans la lutte contre le cancer

La pratique du sport m’aide depuis le jour où j’ai soupçonné la présence d’un cancer et continue de le faire maintenant que je suis en rémission. Car la peur d’une rechute reste omniprésente… Heureusement, rester active m’aide encore aujourd’hui à gérer l’anxiété du quotidien. Cela me permet d’évaluer mes capacités physiques; d’être alerte face à un changement. Prendre en main un aspect de ma santé et me sentir en forme me rassurent. J’ai l’impression de faire quelque chose pour garder le cancer loin de moi!

Pour tout dire, l’activité physique, grâce à ces nombreux bienfaits, m’aura aidée durant toutes les épreuves que le cancer du sein m’aura fait vivre. Le sport s’avère une alliée précieuse, que ce soit pour maintenir le moral, pour vivre avec une image corporelle malmenée, ou pour gérer le stress, la fatigue et l’angoisse de la récidive.

N’hésitez pas à bouger, même lors des journées plus difficiles. Votre corps et votre esprit vous en remercieront!

Mylène Bezeau-Gervais

Étudiante à la maîtrise en orientation 


La Fondation du cancer du sein du Québec est fière d’accueillir des rédactrices(teurs) invité(e)s sur son site web.