La phytothérapie propose des solutions pour soigner avec les plantes. Que ce soit pour mieux dormir ou pour la perte de poids, elle permet de remédier de manière naturelle aux problèmes du quotidien.
Vous êtes nombreux à être intrigué par les bienfaits des plantes médicinales. En effet, la popularité de l’échinacée, de la valériane, de la glucosamine et des milliers d’autres produits naturels est indéniable au Canada, où 70 % de la population dit en consommer. (La Presse, 2016)
Cette tendance pique la curiosité de ceux qui ont un intérêt en cuisine ou en agriculture. D’autres ont une phobie des pilules ou se disent même fatigués d’en prendre. Sans oublier les personnes qui ont peur de faire une erreur médicale ou ressentent un inconfort à parler de traitements non conventionnels à leur médecin.
Quelle que soit votre situation, cet engouement peut engendrer beaucoup de questionnements. Avez-vous l’impression qu’il existe beaucoup d’informations disséminées un peu partout, mais rien de validé scientifiquement ? Ou pensez-vous qu’il n’y a rien de réellement fiable, clair ou qu’il manque d’informations regroupées sur le site Internet d’une source crédible ? Clarifions la situation ensemble !
QU’EST-CE QUE LA PHYTOTHÉRAPIE ?
La phytothérapie propose des solutions pour soigner avec les plantes. Le mot vient du grec “phytos” qui signifie plante et “therapeuo” qui signifie prendre soin. Que ce soit pour mieux dormir ou pour la perte de poids, la phytothérapie permet de remédier de manière naturelle aux problèmes du quotidien.
Complémentaire aux traitements de la médecine traditionnelle, elle est de plus en plus en populaire et son efficacité est de plus en plus reconnue. La phytothérapie est considérée par la communauté scientifique comme un médicament non conventionnel puisque la plupart des plantes contiennent des ingrédients dits actifs (phytochimiques). Par conséquent, ces plantes médicinales ont chacune des effets biologiques différents sur notre organisme.
QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE UN NATUROPATHE, UN PHARMACOLOGUE ET UN PHARMACIEN?
Le naturopathe, aussi appelé herboriste ou phytothérapeute, détient un diplôme d’herboriste clinicien – Naturopathe. Il travaille souvent avec les suppléments de plantes (gélules, extraits, etc.) et son rôle consiste à maintenir ou de rétablir la santé par des moyens naturels.
Le pharmacologue n’a pas de diplôme de pharmacien. Il se concentre sur la compréhension du mécanisme d’action des médicaments et sur le processus d’interactions des molécules chimiques ayant un impact sur l’organisme vivant.
Quant au pharmacien, il est diplômé en pharmacie. Il prodigue des soins aux patients par les médicaments. Le pharmacien mesure, prépare, emballe, il étiquette et vend des médicaments d’ordonnances strictement prescrits par les médecins. Il ne possède pas le droit de prescrire.
QUELLES SONT LES PRÉCAUTIONS ?
La première chose à noter est qu’il faut toujours parler avec un professionnel de la santé avant d’inclure des traitements complémentaires à un traitement standard, surtout lors de la chimiothérapie. La phytothérapie peut interagir avec la médication en général et aussi lors de la chimiothérapie.
Ensuite, il est important de se rappeler que ce n’est pas parce que quelque chose est naturel, qu’il est sans risque ou pas nocif pour la santé. Le respect des doses est primordial. C’est pourquoi la recommandation d’un(e) naturopathe doit toujours être validée auprès d’un pharmacien pour qu’il puisse évaluer les interactions des mécanismes d’actions des plantes et des médicaments. Par contre, une interaction ne veut pas nécessairement dire que c’est une contre-indication.
Enfin, lorsque vous cherchez de l’information sur Internet, veillez à toujours regarder si les sources sont fiables.
QUEL EST L’ÉTAT DES RECHERCHES
Les enjeux financiers, tel que le manque de financement, ne permettent pas d’approfondir les recherches. La démystification des produits de santé naturels ainsi que les études portant sur les mélanges de plantes sont donc mises à de côté. De plus, souvent avec les plantes, les données de recherche ne sont pas assez concluantes. On obtient des données probantes ou des données probabilistes qui ne constituent pas des preuves. Il y a beaucoup de zones grises. C’est la raison pour laquelle le système de santé utilise, pour l’instant, la normalisation, un protocole codifié. « Normaliser consiste à créer une norme déterminée dans le cas d’une drogue ou d’un extrait, en précisant à la fois une teneur minimale, mais aussi une teneur maximale, rapportée à la substance ou à un groupe de substances déterminant pour l’activité. » (J-Y. Chabrier, 2010) Ce protocole assure donc les effets secondaires ainsi que les réactions possibles et connus. Il adopte donc l’approche conservatrice de la médecine puisqu’il n’y a pas assez de preuves fondées et de recherches sur les interactions chimiques des mélanges de certaines plantes.
LES RESSOURCES DISPONIBLES
Anne Vastel, herboriste oncologue Anne Vastel Herboriste
Christophe Bernard, herboriste https://www.altheaprovence.com/
Dr. Pierre Haddad, pharmacologue et professeur à l’Université de Montréal https://pharmacologie-physiologie.umontreal.ca/recherche/chercheurs/pierre-s-haddad/
Judith Letarte, herboriste et naturopathe. http://www.judithletarte.com/