Une faible masse musculaire associée à une forte adiposité[1], augmente le risque de mortalité en cas de cancer du sein non-métastatique.
On sait dorénavant qu’un examen rapide par scanner permet d’identifier plusieurs éléments importants qui influent sur le risque de mortalité. C’est notamment le cas pour les patientes atteintes d’un cancer du sein non-métastatique qui présentent une faible masse musculaire, aussi appelée sarcopénie, et dont le risque de mortalité est plus élevé.
Cet examen par scanner est une compilation de mesures prises par tomodensitométrie, technique qui permet de reconstituer un organe en trois dimensions. Quelques minutes suffisent alors pour déterminer la composition corporelle en graisse et en muscle.
Une nouvelle étude démontre justement l’importance de détecter la masse musculaire des patientes atteintes d’un cancer du sein non-métastatique.
Un tiers des patientes étudiées dans cette étude présentaient une sarcopénie et par conséquent un taux de mortalité plus élevé que les autres patientes. D’ordinaire, une perte musculaire apparaît dans les stades avancés de la maladie. C’est la première fois que le rôle de la sarcopénie est étudié si tôt dans le développement du cancer.
Les auteurs de l’étude (chercheurs de l’Université d’Alberta, de l’Institut Dana Farber Cancer à Boston et du Kaiser Permanente en Californie) ont étudié l’influence de la combinaison de plusieurs facteurs de risques sur la survie des patientes, comme la sarcopénie, mais également la densité des muscles et la quantité de tissu adipeux.
Il ressort de l’étude que les patientes au risque de mortalité le plus élevé présentent à la fois une sarcopénie et une forte quantité de tissu adipeux. Au moment du diagnostic, 37 % des patientes présentaient une densité musculaire faible ou des muscles de mauvaise qualité, mais cela n’influence pas le risque de mortalité.
Les scientifiques recommandent par conséquent que la mesure des masses musculaires et graisseuses par tomodensitométrie soit utilisée pour mieux prédire la survie des patientes atteintes d’un cancer du sein non-métastatique. Ils ont montré que l’indice de masse corporelle (IMC), souvent utilisé pour établir le pronostic de survie des patientes, est moins efficace pour cette prédiction.
Dans cette étude, les chercheurs ont observé 3241 femmes atteintes d’un cancer du sein non-métastatique de stade II ou III, âgées de 18 à 80 ans et diagnostiquées entre janvier 2000 et décembre 2013, aux États-Unis. Les mesures ont été réalisées dans les 6 mois après le diagnostic et avant le début d’un traitement. Le temps de suivi moyen des patientes était de 6 ans. Fait à noter, les chercheurs ont aussi pris en considération les données ethniques et socioéconomiques, les caractéristiques de la tumeur et le type de traitement reçu.
La qualité musculaire, un allié
Souvent après un diagnostic de cancer, les patientes en surpoids se concentrent sur leur perte de poids. Maintenant, comme le précisent d’autres chercheurs en complément de l’étude, il est important de faire cette activité physique pour oui, réduire l’adiposité, mais aussi considérer significativement l’augmentation de la masse musculaire, et ce, dans le but d’améliorer sa qualité de vie et ses chances de survie au cancer.
[1] Développement excessif de tissu graisseux dans une partie localisée de l’organisme. (Définition Larousse).