Caroline Houde, diagnostiquée d’un cancer du sein stade 4

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Le cancer est subitement entré dans ma vie à l’âge de 41 ans. En prenant ma douche en novembre 2014, j’ai découvert une masse à mon sein gauche. À partir de cette journée ma vie fut modifiée à jamais. 

Chimiothérapie, ablation, reconstruction du sein gauche et radiothérapie. La Fondation cancer du sein du Québec est entrée dans ma vie dès le tout début. Soutien psychosocial, club jasette, groupe d’entraide. Je réalisais que je n’étais pas seule à vivre avec cette adversité. En novembre 2016 ma vie a repris, je suis retournée au travail (je suis infirmière) et l’espoir de la rémission y était.  

« Puis ma vie a repris un chemin inattendu »

Caroline Houde, diagnostiquée d’un cancer du sein stade 4

En décembre 2018, suite à des douleurs au dos, j’ai été diagnostiquée d’un cancer du sein stade IV métastases osseuses. Depuis ce jour, je suis désormais sous chimio palliative à vie et par le fait même immunosupprimée. J’ai dû arrêter de travailler comme infirmière à l’âge de 45 ans.  

Ce fut un énorme deuil pour moi. En revanche, le temps est venu de prendre soin de moi. Je dois m’écouter, me respecter et surtout mettre mes limites. Mes proches vivent le cancer à travers mon histoire et par le fait même, ils ne remettent pas à plus tard leurs rêves ou leurs désirs.  

L’impact du cancer sur ma vie a été apeurant. Mais lors de la récidive, il fut effrayant. Ma plus grande crainte a été de mourir. Mais maintenant, j’ai appris à vivre avec la possibilité de mourir du cancer et je l’accepte très bien. Le cancer est dans une petite boîte fermée à clef dans ma tête. Le cancer, c’est la vie pour moi désormais.  

« Avoir confiance en l’avenir. En mon avenir. »   

 Aujourd’hui, j’ai décidé d’accepter ma situation et de vivre avec le cancer car il fait partie de moi. C’est à cause de lui que je suis devenue qui je suis maintenant. Je continue à espérer de survivre au cancer. Mon conjoint, ma famille, mes amis et la Fondation m’aident à avancer en me donnant cet espoir.  

Je profite de la vie à tous les jours et j’accepte ma situation. Mon futur n’est pas celui que je croyais. Il est différent mais mon dieu que je savoure cette vie.  

Je suis admirative face à la vie. Une simple activité me rend euphorique de satisfaction et de bonheur. Je suis fière de moi, je me trouve forte et je ne m’apitoie pas du tout sur ma situation. Les gens qui ne me connaissent pas ignorent complètement mon bagage de cancéreuse. Depuis mon premier diagnostic, j’ai toujours continué à être active physiquement (randonnée pédestre, ski de fond, ski alpin) et surtout active psychologiquement. Au besoin, je rencontre un psychologue car pour moi la santé de mon âme me permet d’avancer et de continuer à espérer. Si mon âme va bien, tout va bien. 

Je crois sincèrement à la science, à la médecine et en la recherche. Grâce à l’argent amassé par la Fondation, j’espère vivre plus longtemps. Ma crainte – qui est toujours présente – est de mourir avant ma maman (que j’aide beaucoup) et de ne pas être là pour elle. Je me souhaite donc de vivre pour elle. Je me souhaite aussi que la chimiothérapie orale que je prends depuis ma récidive continue à fonctionner pour moi. Pour l’instant, les métastases osseuses font dodo et ne sont surtout pas propagées à d’autres organes – ce qui augmente mes chances de survie. C’est une belle réussite pour moi, une belle fierté.  

Grâce à la Fondation et aux avancées scientifiques, je n’ai pas encore atteint la ligne d’arrivée et vous vous doutez que je ne veux pas l’atteindre tout de suite… Je veux vivre

Caroline Houde, diagnostiquée d’un cancer du sein stade 4

« Je suis reconnaissante d’être en vie. Vieillir est un privilège pour moi. » 

Caroline Houde