Découvrez les 5 faits saillants de notre « Forum, santé des seins », présenté par notre Grand partenaire la Banque Nationale, qui s’est tenu virtuellement le 30 octobre dernier. Pour cette 5e édition, plus d’une dizaine de spécialistes ont présenté des conférences sur des grands sujets entourant tout le parcours du cancer du sein : du pré-diagnostic au retour à la vie normale.
Alors quoi savoir sur le cancer du sein ?
1- AXL comme une cible thérapeutique multifonctionnelle dans le cancer du sein
Dr. Jean-Francois Coté, IRCM
Environ 20 à 30% des femmes survivantes du cancer du sein deviendront métastatiques et 5% des cancers du sein au Canada sont diagnostiqués initialement au stade 4. L’équipe de Jean-François Côté a découvert qu’une protéine appelée AXL jouerait un rôle important dans l’apparition de métastases. Leurs recherches visent à mieux comprendre le mécanisme derrière cette protéine pour développer des thérapies la ciblant, et ainsi prévenir la propagation des cellules cancéreuses en métastases. Il s’agit d’une avancée majeure dans la recherche en cancer du sein pour prévenir les récidives de la maladie.
2- Médecine de précision et cancer du sein métastatique
Dr. Saima Hassan-CHUM
Chaque cancer est caractérisé par une combinaison de différents facteurs. Parmi ceux-ci, on analyse quels sont les sous-types moléculaires impliqués dans le développement du cancer. Les plus connues sont les récepteurs d’œstrogène (ER+) et de progestérone (PR+) suivi du facteur 2 de croissance épidermique humaine (HER2+). Plus on comprend le mécanisme d’activation de ces récepteurs, plus on peut développer des traitements pour bloquer leur action et empêcher le développement du cancer. La particularité des métastases est que les cellules cancéreuses agissent différemment pour un cancer dit localisé que pour un cancer du sein métastatique, donc stade 4. Ce dernier implique que les cellules cancéreuses se sont détachées de la tumeur d’origine pour atteindre d’autres organes du corps, comme le foie, les os, les poumons ou le cerveau. Le cancer devient incurable et on ne peut qu’essayer de le contrôler et l’empêcher de progresser. La médecine de précision peut permettre de développer des traitements plus ciblés pour limiter les effets secondaires et améliorer la qualité de vie des personnes touchées par un cancer du sein métastatique.
3- Biopsies liquides
Dr. Mark Basik
Actuellement, le seul examen permettant de confirmer un diagnostic de cancer du sein est la biopsie. Cette technique consiste à prélever un morceau de la tumeur qui sera analysé en laboratoire pour détecter s’il y a présence de cellules cancéreuses ou non. La biopsie liquide consisterait plutôt en un prélèvement de sang, puis en une analyse de celui-ci. Il a récemment été découvert que de l’information sur la tumeur, soit l’ADN tumorale, de l’ARN messager et certaines protéines, pourrait être détecté dans le sang. Avec l’aide des avancées en intelligence artificielle, il serait possible de pouvoir dépister le cancer du sein avec un échantillon de sang, avec une technologie moins invasive, mais tout aussi précise.
4- Oncogénomique et le projet “Oncodrive”
Dr. Patricia Tonin, IR-CUSM
Parmi les facteurs de risque, la génétique est impliquée dans environ 5 à 10 % des cas de cancer du sein. Les individus (homme ou femme) porteurs d’une mutation génétique ont alors 40 à 60% de chance de développer la maladie et ont 50% des chances de transmettre le gène à chacun de leurs enfants. La connaissance de ces gènes est importante, car elle peut influencer la prise en charge du patient et les traitements administrés. L’objectif de Oncodrive est de mieux gérer les patients touchés par le cancer en intégrant mieux la génétique dans le processus de prise en charge. Il s’agit de développements importants qui pourraient permettre de découvrir de nouveaux gènes, de mieux prendre en charge les patients et de mieux traiter la maladie.
5- Analogues de la vitamine D et cancer du sein triple négatif
Dr. John White, IR-CUSM
Le cancer du sein triple négatif est appelé ainsi parce qu’il ne répond à aucun des trois récepteurs hormonaux (œstrogène, progestérone et HER2), d’où son nom « triple négatif ». C’est un type de cancer plutôt agressif qui représente environ 10 à 15% des cas de cancer du sein. Les risques de récidive sont également plus élevés. Il n’existe pas de traitement ciblé pour le CSTN, c’est donc systématiquement la chimiothérapie qui est administrée.
Dr White et son équipe s’intéressent à des molécules qui pourraient cibler spécifiquement le cancer du sein triple négatif : les récepteurs de la vitamine D (VDR) et les inhibiteurs des HDAC. Ce sont deux agents anticancéreux qui agissent sur les cellules résistantes et qui, une fois combinées, pourraient arriver à tuer les cellules cancéreuses. Une meilleure compréhension du mécanisme de ces molécules pourrait permettre de développer un traitement ciblé pour le cancer du sein triple négatif, ce qui augmenterait considérablement la qualité de vie des patientes.
Nous tenons à remercier nos partenaires pour leur participation et leur implication
dans l’évènement du « Forum, Santé des seins ».